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Fab’entech cherche des fonds pour lutter contre les menaces bactériologiques
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Fab’entech cherche des fonds pour lutter contre les menaces bactériologiques

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Spécialisée dans les traitements contre les risques bactériologiques intentionnels, la biotech lyonnaise Fab’entech veut lever 40 millions d’euros pour investir dans une palette élargie de programmes de recherche et faire monter en puissance son outil industriel

Sébastien Iva, président de Fab’Entech à Lyon — Photo : DR

Unique entreprise française sélectionnée par la Commission Européenne dans le cadre du consortium Counteract de lutte contre les risques NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques), la biotech lyonnaise Fab’entech (40 salariés ; 2 M€ de chiffre d'affaires en 2021) se retrouve en posture de démontrer son savoir-faire. La biotech, créée en 2009 par Bertrand Lépine, un ancien de Sanofi, percevra une subvention de 5 millions d’euros pour développer une première contre-mesure face à un agent biologique pathogène tenu secret, une substance végétale concentrée au point de devenir beaucoup plus toxique que le cyanure.Tirant la leçon de sa dépendance à l’égard des États-Unis pour la recherche sur le virus du Covid, l’Europe souhaite mettre au point ses propres solutions pour ces nouveaux risques émergents.

Vers une levée de 40 millions d'euros

"Notre métier est de cibler des virus aéroportés pour les neutraliser par des antidotes", résume Sébastien Iva, président de Fab’entech. L’expertise de la PME n’a pas échappé au ministère de la Défense, entré à son capital en 2019 via son fonds Definvest, aux côtés de l’Institut Mérieux, Kreaxi, Trail et Elaïa. Montant total de la levée de fonds : 8,5 millions d’euros. Depuis, Faben’tech, qui co-développe un programme de biodéfense avec l’Armée française, se lance dans de nouvelles recherches dans le cadre du consortium Counteract. "Nous voulons devenir leaders pour les traitements d’urgence contre les risques biologiques. Notre technologie, une licence exclusive issue de la R & D Sanofi Pasteur, est robuste et relativement peu coûteuse en développements", appuie le dirigeant.

Pour financer ses ambitions, dans un contexte de risques d’attaques bioterroristes grandissants, Fab'entech veut lever 40 millions d’euros pour développer six nouveaux programmes de recherche dont les produits devraient être commercialisés en 2032.

Montée en puissance de la production

Les fonds lui permettront également de renforcer les capacités de production de son site de Saint-Priest (Rhône), opérationnel depuis mars 2021, pour lequel elle a été lauréate en 2021 de France Relance (1,6 million d’euros d’aide) auxquels s’ajoute un investissement en propre de plus de 4 millions d’euros. "Le Covid a accéléré notre croissance", retrace Sébastien Iva, dont l’entreprise est passée de 12 à 40 salariés entre 2020 et 2022 notamment pour conduire les recherches sur le Sars-CoV-2 et développer un traitement à base d'anticorps polyclonaux.

Fab'entech table sur un chiffre d’affaires de 270 millions d’euros en 2032 (à 80 % sur le marché de la menace biologique) et 200 collaborateurs. Il est vrai que le marché s'annonce prometteur si l’on se réfère au budget annuel de 700 millions d’euros d'HERA, le service européen de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire. "Nos travaux les intéressent beaucoup", glisse Sébastien Iva, non sans fierté. Le laboratoire lyonnais est notamment convaincu que sa technologie s’avère plus efficace face à des virus mutants que les traitements à base d’anticorps monoclonaux qui, lorsqu’ils ratent leur cible, peuvent déclencher l’apparition d’une nouvelle forme mutante.

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