Après le rachat de la société canadienne Tact group (80 salariés ; 3,50 M€ de CA en 2022) en septembre dernier, le groupe lyonnais Everial (450 salariés ; 50 M€ de CA en 2022), spécialiste de la gestion documentaire et de la digitalisation des processus éponymes, vient de reprendre Numexo implanté à Lorgues (Var), spécialiste de la dématérialisation des flux documentaires.
Adresser le marché de la facturation électronique
"Cette acquisition nous confère une implantation dans le sud de la France et nous permet d’adresser les PME sur le marché de l’archivage. Elle sera notre tête de pont pour la facturation électronique", commente Lionel Garcia, directeur général du groupe familial. Depuis dix ans, Numexo (20 salariés ; 600 000 euros de CA en 2022) accompagne PME et collectivités dans leur transition numérique. Les synergies escomptées entre Everial et Numexo devraient permettre à cette dernière de doubler son chiffre d’affaires, notamment en utilisant les solutions informatiques développées par sa maison mère.
À l’origine spécialiste de l’archivage physique dans 14 entrepôts en France, Everial s’est converti au traitement de données digitalisées qui elles-mêmes ouvrent la voie à des marchés porteurs comme la dématérialisation des processus comptables et financiers et celle du parcours client. "La digitalisation est une très forte opportunité pour nous mais aussi une menace car tout va très vite. Nous sommes des challengers sur des marchés nouveaux dominés par de très gros acteurs comme Microsoft, Google, ChatGpt", résume Lionel Garcia, qui ne compte pas "réinventer l’eau chaude mais plutôt utiliser certains outils commercialisés par ces derniers et recourir à l’open source".
Ouvrir son capital pour se diversifier ?
Pour développer ses propres solutions informatiques qui réclament des investissements croissants de R & D, Everial emploie une soixantaine de personnes issues de 3 sociétés (Enoxa, Everial Smart et Wizidee). En parallèle, conscient qu’il ne pourra subvenir seul à tous ses besoins technologiques, le groupe lyonnais compte bien poursuivre sa politique d’acquisition externe, pour intégrer de nouveaux savoir-faire. "Nous recherchons des start-up dans le domaine de l’IA, utile pour traiter des données issues des documents numérisés", confie Lionel Garcia.
Mais comment financer ces opérations ? Jusqu’à présent, les bénéfices de l’entreprise ont permis d’investir dans les rachats de Tact group et Numexo, réalisés par un mix de fonds propres et de prêts bancaires. Mais ce mode de financement connaîtra un jour ses limites. "Notre rentabilité est passée d’environ 8 % dans les années 2013-2018 à 4 % aujourd’hui", déclare-t-il. Ce qui réduit d’autant sa capacité à faire de la croissance externe, estime le dirigeant, d’autant qu’Everial puise dans ses ressources pour accélérer ses investissements de R & D, pour le développement de solutions informatiques. L’idée d’ouvrir un jour son capital à un fonds fait son chemin…
Résultat, la rentabilité nette est passée de 8 % dans les années 2010 à 4 % aujourd’hui.
À moyen terme, le groupe vise un objectif de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires grâce à la croissance de ses activités numériques, qui représentent aujourd’hui 12 millions d’euros, soit un quart de ses recettes.
