Vents favorables pour Marseille-Fos qui s’apprête à engager le plus gros chantier d’infrastructures portuaires depuis la construction de Fos 2XL en 2007. Nom de code ? "DEOS", pour Développement de l’éolien off-shore, avec un investissement de 500 millions d’euros dans l’aménagement de 80 hectares et 1 000 mètres de linéaires de quai en darse 2, sur la zone de Fos X4L (sur un site en friche jouxtant le terminal minéralier), autrefois réservée à Hutchison Port Holdings. Ce ne sera donc pas un terminal conteneurs mais un futur hub éolien où seront concentrés les industriels pour la fabrication et l’assemblage des pâles, des mâts, des nacelles et des flotteurs.
Un investissement de 500 millions d’euros
"Nous avons répondu au premier appel d’offres de l’Ademe portant sur le dimensionnement des projets portuaires. Christophe Castaner, président du Conseil de surveillance du port, a demandé la réservation de 80 hectares pour construire des flotteurs en béton de 20 000 tonnes chacun et permettre leur intégration. Nous avons réalisé des études très avancées pour faire de Fos un site de production grande échelle d’éoliennes pour le bassin Méditerranéen", a indiqué, le président du directoire du GPMM, Hervé Martel, le 7 décembre, lors de la visite de la ferme pilote Provence Grand Large qui entrera en service début 2024.
En avril 2023, le port de Marseille-Fos a été lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt "Ports de France 2030" lancé par l’Ademe portant sur le financement d’études de faisabilité techniques et administratives pour l’aménagement du site "4XL" pour l’éolien flottant. Les études sont aujourd’hui bien avancées. "Nous allons au plus vite car il faut entre 5 et 6 ans pour construire un quai", a complété le directeur du port qui table sur une livraison des infrastructures en 2028-2029.
Sur un projet évalué à 500 millions d’euros, le GPMM espère capter une grande partie d’une enveloppe de 200 millions d’euros dédiée à la mise à niveau des infrastructures portuaires françaises. Une annonce faite, début décembre, par le président de la république dont la grande ambition porte sur l’installation de 45 GW en mer en 2050, soit 25 % de la consommation électrique du pays.
Marseille-Fos prend position dans l’éolien flottant
Une vingtaine d’éoliennes en mer pourraient être fabriquées à Fos-sur-Mer à compter de 2028-2029 dans le cadre de l’appel d’offres numéro 6 lancé par l’État. Un appel d’offres qui a pris du retard, le gouvernement ayant revu à la hausse le dimensionnement du projet portant sur l’installation de deux parcs éoliens de 250 MW chacun en Méditerranée et dans le Golfe du Lion avec extension à 500 MW.
Reste à savoir quels seront les industriels présents sur le site de 80 ha. Eiffage Metal qui a construit sur son site les trois flotteurs à lignes tendues de Provence Grand Large, a été également lauréat de l’Ademe pour le financement d’études de faisabilité d’une extension de son site de Fos-sur-Mer pour passer dans une phase de production industrielle des flotteurs d’éoliennes. "Nous réalisons actuellement un deuxième projet qui porte sur la construction de trois autres flotteurs d’éoliennes en mer, cette fois-ci pour le projet des éoliennes flottantes du Golfe du Lion. Il s’agit d’une extension essentiellement foncière et sans aménagement de nouveaux quais. Grâce à cette extension, nous serons en mesure de réaliser les projets de fermes commerciales annoncés en Méditerranée (soit environ une quinzaine de flotteurs par projet)", confie Antoine de Prémont, directeur offshore d’Eiffage Métal. Le groupe indique être en discussions régulières avec le port de Marseille-Fos afin de "coordonner leurs développements respectifs et mutualiser leurs moyens pour le développement de cette filière."
