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Malgré le ralentissement de l’industrie, la France crée plus d’usines qu’elle n’en ferme
France # Industrie # Conjoncture

Malgré le ralentissement de l’industrie, la France crée plus d’usines qu’elle n’en ferme

La France ouvre toujours plus d’usines qu’elle n’en ferme. Mais les activités industrielles ne sont pas épargnées par le ralentissement général de l’économie. Entre la hausse des prix de l’énergie et des taux d’intérêt et le recul de la consommation des ménages, le solde des créations d’usines pourrait passer en négatif cette année.

La production industrielle continue à créer des emplois, mais à un rythme moins soutenu — Photo : Pochet du Courval

La création d’emplois industriels s’essouffle en France. C’est ce qui ressort de la veille de Trendeo sur l’emploi et l’investissement en France. Avec 26 400 créations nettes en 2023 contre 36 000 en 2022, le solde demeure positif, mais ralentit. Sur l’ensemble des activités industrielles, les créations d’emplois reculent (-17 %), tandis que les suppressions augmentent (+19 %). Quatre secteurs continuent toutefois à créer des emplois industriels. Il s’agit de l’informatique-électronique et des équipements électriques, portés par la fabrication de cellules photovoltaïques et de panneaux solaires. La construction aéronautique et le spatial poursuivent, pour leur part, leur rattrapage post-Covid.

Moins de création d’usines en 2023

Avec 137 ouvertures d’usines contre 106 fermetures, le solde net des créations d’usines demeure positif en 2023. Après les records de 2021 (+125 usines) et de 2022 (+85 usines), le solde s’amenuise et pourrait passer en terrain négatif en 2024, si le rythme d’évolution des créations et des suppressions se poursuit. C’est l’industrie alimentaire qui a perdu le plus d’usines. A contrario, les secteurs de la collecte et du traitement des déchets ou encore des équipements électriques, et plus particulièrement des batteries, continuent à bâtir des usines.

Plus de grands projets industriels

Les investissements industriels dépassant 100 millions d’euros, principalement liés à la transition énergétique, sont en augmentation. La médiane demeure toutefois stable, tant en pour les emplois créés que pour les montants investis. Et les effets d’entraînement des grands projets sur l’ensemble de l’industrie française ne sont pas encore mesurables.

Plus d’emplois délocalisés

Les relocalisations d’usines (50) demeurent supérieures aux délocalisations (16) en 2023. Mais elles sont plus petites et génèrent moins d’emplois. De ce fait, les emplois perdus (1 680) l’emportent sur les emplois gagnés (700). Les délocalisations représentent toutefois moins de 5 % des emplois totaux perdus.

Les levées de fonds industrielles résistent

Les levées de fonds dans des activités industrielles, incluant R & D, industrie et énergie sont en baisse (4,5 Md€ levés en 2023, contre 5,4 Md€ en 2022). Mais elles représentent 45 % des montants levés contre 28 % en 2022. Elles résistent, en effet, bien mieux que les levées de fonds dans les activités numériques et services, en recul de 61 %.

Le nucléaire et le solaire en pointe

Le nucléaire fait un retour en force dans les investissements et les créations d’emplois industriels. Le secteur évolue avec l’arrivée, sur un marché dominé par EDF, de start-up travaillant sur de nouvelles technologies de réacteurs de petite taille. Elles sont encouragées par l’appel à projets "Réacteurs nucléaires innovants" de France 2030.

Après la relance de la filière en 2020, les emplois et les montants investis dans la filière solaire sont également en forte hausse (Carbon à Fos, Holosolis à Sarreguemines). Reste à espérer que le redressement volontariste de la filière après son effondrement en 2012-2014 ne soit pas une nouvelle fois victime de la concurrence des panneaux chinois.

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