La scale-up rennaise Energiency (une trentaine de salariés, CA non communiqué), éditeur d’un logiciel équipant les entreprises industrielles, s’ouvre une nouvelle route vers la croissance aux États-Unis, "un pays continent plus grand que l’Europe encore en termes de marché", loue Arnaud Legrand, son PDG fondateur. Energiency accompagne les PME-ETI et les grands groupes (Naval Group, ArcelorMittal…) dans l’optimisation de leurs consommations d’énergie et de CO2, grâce à une technologie qui combine intelligence humaine et artificielle. Après un dernier voyage aux États-Unis en octobre 2022, le dirigeant breton est reparti début février direction Boston (Massachusetts) pour accompagner trois nouveaux clients qui contrôlent une douzaine d’usines dans la région. Depuis deux ans, l’activité s’emballe. "Pendant le Covid, les entreprises ont pris le temps de se poser sur leur empreinte carbone et sur le besoin de réduire leurs factures. Il y a eu un grand pas de franchi sur la maturité. Les États-Unis ne sont pas soumis au même stress que l’Europe sur l’augmentation des prix de l’énergie. On ne travaille pas dans l’urgence mais pour répondre à une stratégie réfléchie."
Tracté par Mitsubishi
Energiency est passé dans une phase active de son déploiement outre-Atlantique en se liant au mastodonte japonais Mitsubishi, très implanté en Amérique du Nord. Cela, à la faveur d’une participation à un concours de start-up à Boston.
"Nous avons une vraie trajectoire avec eux là-bas. Ils veulent nous déployer sur tous leurs sites industriels. Mitsubishi, c’est 170 milliards d’euros de chiffre d’affaires, c’est l’une des plus grosses entreprises au monde. Ça minimise le risque de marcher avec eux et ça me permet de me concentrer sur l’essentiel, à savoir mes clients et ma proposition de valeur", sourit le patron rennais. Aux États-Unis, Energiency peut aussi compter sur ses clients européens (L’Oréal, SKF…) pour agrandir son parc d’usines "connectées". La PME a déjà enregistré une douzaine de nouvelles commandes en ce début 2023. Des contrats qui s’ajoutent à d’autres signés avec des entreprises locales. Energiency a notamment équipé de sa technologie le fabricant de grues Manitowoc. "Grâce à nos solutions, l’entreprise a pu faire entre 10 et 15 % d’économie d’énergie", informe Arnaud Legrand.
Dans sa volonté de conquête américaine, le quadragénaire prévoit de prendre de bonnes idées auprès de Matthieu Beucher (Klaxoon) et Armel de Lesquen (Famileo), deux autres patrons bretilliens qui ont ouvert un bureau avant lui à Boston. Comme eux, Arnaud Legrand envisage d’y ouvrir une agence "dans les deux ans qui viennent". Dans l’intervalle, le patron rennais va pouvoir s’appuyer sur un business developper à partir de mars pour étoffer son fichier prospects. "Nous raisonnons par filières. L’automobile est un secteur qui nous porte beaucoup, mais également la métallurgie et la chimie."
40 % de l’activité à l’international
Début 2020, Energiency levait 4,5 millions d’euros pour conquérir l’international. Après un faux départ lié au Covid, la scale-up lâche les chevaux. Elle réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’export désormais, contre 10 % il y a trois ans. Outre les États-Unis, Energiency se développe aussi en Europe (ouverture d’une filiale en Italie en 2022) et en Asie. La PME a réalisé une croissance "à trois chiffres" en 2022 et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
