Le tour de France des régions entamé en novembre 2023 par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley a fait étape à Angers pour réunir les différents acteurs de la parfumerie-cosmétique du territoire. Créé en 1994 et basé à Chartres (Eure-et-Loir), l’un des territoires forts de la filière française, Cosmetic Valley regroupe les entreprises de ce secteur d’activité dont l’Hexagone est le premier exportateur mondial, avec plus de 21 milliards d’euros d’exportation en 2023, sur un marché international qui pèse environ 500 milliards d’euros en croissance chaque année de 5 %.
100 % de la chaîne de valeur
"Il s’agit avant tout d’échanger pour mieux se connaître, confie Christophe Masson, directeur du pôle de compétitivité de la parfumerie-cosmétique, labellisé depuis 2005. Il y a beaucoup d’entreprises très différentes et de toutes tailles qui travaillent dans la filière et qui ne se côtoient pas. L’idée de ce tour de France est d’aller à leur rencontre pour les fédérer et qu’elles travaillent encore plus ensemble." Basé à Chartres, en Eure-et-Loir, avec des bureaux à Bordeaux (Gironde), Caen (Calvados) et Bruxelles et des représentations en Guyane et en Martinique, Cosmetic Valley regroupe les acteurs de la filière française qui enregistrent plus de 20 % de chiffre d’affaires dans ce secteur d’activité : "Les plus importantes entreprises de la parfumerie-cosmétique sont françaises et même les grands concurrents étrangers ont un site en France, explique Soline Godet, directrice générale adjointe de Cosmetic Valley. Nous avons l’avantage de maîtriser 100 % de la chaîne de valeur dans l’Hexagone, de la matière première à la distribution, en passant par des écoles, la recherche, la fabrication des machines, des produits ou encore le packaging, et les entreprises exportent à tous ces échelons."
7 803 salariés dans la région
On retrouve aussi cette chaîne de valeur complète en Pays de la Loire, même si la région n’est pas l’un des territoires phares dans ce secteur d’activité. En France, la cosmétique compte 6 300 établissements, représente 226 000 emplois pour un chiffre d’affaires de 71 milliards d’euros et une balance commerciale de plus de 16 milliards d’euros, la seconde après l’aéronautique. En Pays de la Loire, la filière regroupe 246 établissements, emploie 7 803 salariés pour 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. La Loire-Atlantique représente le plus grand nombre d’entreprises, avec 95 sociétés pour un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros et 1 854 salariés. Mais c’est en Maine-et-Loire, avec 56 entreprises et 2 567 salariés pour un chiffre d’affaires de 327 millions d’euros, que la filière est la plus développée. La Sarthe, avec 44 entreprises pour plus de 1 000 salariés et un chiffre d’affaires global de 325 millions d’euros, est également un département fort dans ce secteur.
Machines de production et emballages
En tête des activités liées à la cosmétique, l’emballage vient en tête dans la région, représentant 33 % du chiffre d’affaires (453 millions d’euros) avec plus de 2 000 emplois, et des entreprises importantes, telles que les sarthoises Posson Packaging à Louailles et Pusterla 1880 à Chérré-Au, MPO à Villaines-la-Juhel (Mayenne) ou Martin Technologies et Huteau en Maine-et-Loire. Les machines de productions sont également très représentées (181 M€ de CA et 1 099 emplois), avec Serap, en Mayenne, VMI à Montaigu (Vendée), ou encore GH Développement en Maine-et-Loire. Les marques (65 en Pays de la Loire) pèsent pour 204 millions d’euros et les sous-traitants et façonniers pour 201 millions d’euros. " Chaque région a ses spécificités, ajoute Christophe Masson, et la région des Pays de la Loire est particulièrement reconnue pour les machines de production et les emballages, avec un tissu d’entreprises important qu’on ne retrouve pas ailleurs."
Un marché en croissance de 5 %
Pour cette étape ligérienne du tour de France des régions de Cosmetic Valley, le pôle de compétitivité a réuni à Angers une trentaine de ces acteurs, adhérents ou prospects de tous secteurs et de toutes tailles. D’autres étapes suivront, en Nouvelle-Aquitaine au mois de juillet et en Bretagne au mois de septembre. Le périple s’achèvera en 2025, après une quinzaine d’étapes, qui visent à mieux fédérer les acteurs d’une filière qui enregistre une croissance mondiale régulière et où la France sait tirer son épingle du jeu : elle pèse pour 15 % du marché de l’export des cosmétiques sur la planète. Un marché global de 460 milliards d’euros l’an passé où les demandes les plus fortes viennent des États-Unis (97 milliards d’euros), d’Europe (88 milliards d’euros) et de Chine (71 milliards d’euros).
