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En croissance, le fabricant d’équipements industriels IWF veut agrandir son usine angevine
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En croissance, le fabricant d’équipements industriels IWF veut agrandir son usine angevine

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Très présent à l’export, le fabricant angevin d’équipements industriels IWF table sur 20 % de croissance d’ici à cinq ans. Pour répondre à une demande croissante, notamment sur le marché de l’énergie, il projette d’agrandir son usine de Verrières-en-Anjou dans les prochaines années.

Louis Lucas a pris les fonctions de directeur général du groupe industriel IWF, à Verrières-en-Anjou, il y a un an et demi — Photo : Photos 5Sens RepereCom

À quelques encablures d’Angers, dans la campagne de Verrières-en-Anjou, le groupe industriel IWF cultive sa discrétion. D’autant que son activité, très majoritairement à l’export, ne lui offre que très peu de contrats locaux. Le concepteur et fabricant d’équipements industriels emploie pourtant 200 salariés en Maine-et-Loire, et envisage d’agrandir son site angevin pour répondre à une demande en augmentation.

5 grands domaines d’activité

En 1978, naissait à Verrières-en-Anjou l’entreprise de chaudronnerie CMI qui, au fil des ans, s’est agrandie, étoffée avec des opérations de croissances externes, jusqu’à composer désormais un groupe industriel de 300 collaborateurs, dont 200 en France. Repris via un LBO en 2019 par ses dirigeants et une partie de ses cadres, IWF fabrique des équipements industriels pour cinq grands domaines d’activité : l’énergie, les ressources naturelles, la logistique et les infrastructures, la chimie et les sciences de la vie. "Nous ne réalisons que des équipements sur mesure et nous ne faisons pas de série, précise Louis Lucas, directeur général du groupe IWF, ce qui nécessite donc beaucoup de travaux d’études. Nous avons un panel très large de réalisations, qui vont du convoyeur pour les mines aux échangeurs thermiques nucléaires en passant par les terminaux pour le traitement du pétrole ou du gaz naturel."

80 ingénieurs

IWF est aussi présent dans la logistique et les infrastructures avec des machines pour fabriquer les plaques de plâtre ou des équipements pour la réalisation de tunnels, la chimie avec différentes installations pour l’industrie pharmaceutique ou cosmétique et les sciences de la vie avec des équipements pour des engrais ou l’alimentation animale.

Dans chaque domaine d’activité, le groupe s’est doté de filiales. À Verrières-en-Anjou cohabitent ainsi les équipes de Process Systems qui conçoivent des unités pour l’industrie du gaz, du pétrole et de l’énergie, celles de RBL-REI, spécialisées dans la manutention de produits vrac, les grands convoyeurs ou les trémies de stockage et celles d’Allia, spécialisées en chaudronnerie et tuyauterie industrielle. Au total, environ 80 ingénieurs conçoivent des équipements destinés au monde entier qui sont ensuite fabriqués dans les différents ateliers du groupe. Les équipes en assurent également le suivi qualité, le montage, l’installation et la maintenance. D’autres unités tout aussi spécialisées, telles que Grelbex dans le domaine des séchoirs rotatifs ou La Stéphanoise dans celui de l’extraction minière, confortent le groupe dans ses savoir-faire très spécifiques.

Made in France

Actuellement, le groupe est particulièrement sollicité sur les projets liés à l’énergie. Présent entre autres sur le chantier de l’EPR de Flamanville, dans la Manche, il veut anticiper la tendance à venir, liée à l’orientation vers des énergies non fossiles, qui devrait se traduire dans les prochaines années par des investissements conséquents, entre autres en France. Hydroliennes, solaires, gaz : "Nous contribuons à la transition énergétique auprès d’acteurs qui ont besoin d’ingénierie et de fabrication de processus d’énergie, indique Louis Lucas. Nous avons les compétences pour cela. De plus, depuis la crise du Covid, il y a une réelle volonté de relocalisation et la logistique pour les grands équipements est très coûteuse. La production va donc évoluer avec la nécessité de fabriquer sur le sol français." Pour répondre à cela, IWF se met en ordre de marche et veut renforcer ses moyens de production à Verrières-en-Anjou. "Pour pouvoir répondre à nos clients, nous allons devoir agrandir nos ateliers et nos bureaux, ajoute le dirigeant. Il va nous falloir étudier et réorganiser nos flux de production et construire de nouveaux bâtiments."

Objectif : 20 % de croissance

Le site de Verrières-en-Anjou, où le groupe a déjà été contraint d’installer quelques bâtiments modulaires, devrait donc considérablement évoluer ces prochaines années. Même si pour l’heure rien n’est encore définitivement acté, il a déjà fait l’acquisition de quelques terrains voisins en vue d’une extension de son site actuel qui s’étend sur 7 500 mètres carrés sur une emprise au sol de 7 hectares. "Nous avons élaboré un plan à cinq ans, ajoute Louis Lucas, mais idéalement, nous souhaiterions que cela se réalise d’ici deux à trois ans. Nous voudrions aussi réinstaller sur place quelques activités que nous avons pour l’instant à l’extérieur." Parallèlement, IWF veut se doter d’un nouvel ERP pour harmoniser le travail des différentes équipes, de la conception à la réalisation.

IWF réalise de nombreux chantiers à l'étranger, comme ce convoyeur de 40 kilomètres en Chine, qui transporte du calcaire entre la carrière et une cimenterie — Photo : Groupe IWF

En croissance constante, le groupe angevin atteint désormais 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont près de 80 % réalisés à l’étranger, quasiment sur tous les continents, avec une présence un peu moins marquée en Amérique du Nord. Une diversité de pays, dans lesquels il travaille directement avec des clients étrangers ou avec des donneurs d’ordres français, qui lui permet aussi de pallier les éventuels soubresauts géopolitiques. "Notre ambition est d’atteindre 110 millions d’euros d’ici trois à cinq ans, confie Louis Lucas." Pour cela, IWF n’entend pas grandir uniquement dans le domaine de l’énergie, la variété de ses activités et son organisation géographique lui permettant d’envisager cette croissance à court terme.

Des usines en Pologne et en Chine

Outre celle de son site angevin, IWF a mis en place deux autres filiales de production, Allia, en Pologne, avec une vingtaine de personnes et Fipe, en Chine, avec une soixantaine de salariés. On y fabrique des produits conçus dans les bureaux d’études français. "Notre atelier chinois est installé à quai, ce qui nous permet de fabriquer des produits de grande taille qui peuvent partir dans le monde entier, précise Louis Lucas. Ici, à Verrières-en-Anjou, nous sommes limités par le tonnage et le transport sur la route." Le groupe est aussi présent en Algérie, avec un bureau et une unité d’assemblage.

Au fil des ans, le groupe s’est étoffé de différents savoir-faire, souvent par croissances externes et compte maintenant une dizaine d’entités. Dernière en date reprise fin 2022, l’entreprise deux-sévriennes de quatre personnes Gupsos, spécialisée dans la conception et la réalisation de fours dédiés à la transformation de gypse, qui complète les compétences d’AlphaPlatre. Cette dernière a déjà livré deux unités de production, conçues et fabriquées en Maine-et-Loire, en Inde et en Israël. "La machine que nous avons conçue broie la matière première, fluidifie, ajoute les composants, fabrique les plaques de plâtres et effectue le séchage, précise Louis Lucas. C’est un réel succès en termes d’innovation. Nous avons signé un contrat récemment en Angola et il y en aura d’autres à venir. Ce sont des réalisations longues car il faut plusieurs années entre la conception et la mise en œuvre mais cela nous ouvre de belles perspectives, pour cette activité et pour l’ensemble du groupe."

Formation et transmission

Actuellement, IWF, pour Iron Will France, littéralement " Volonté de fer ", compte une vingtaine de postes à pourvoir, tous domaines confondus, sur son site de Verrières-en-Anjou. Dans le secteur de la chaudronnerie, le groupe angevin a opté depuis ses origines en 1978 sur la transmission et le compagnonnage. Aujourd'hui encore, l'effectif compte en permanence quelques compagnons qui effectuent leur tour de France. 16 alternants en apprentissage sont également en formation dans les différents services. Pour chaque projet réalisé, ce sont les collaborateurs du groupe qui assurent l'installation, avec le renfort d'équipes dans les différents pays. " Le fait que l'on travaille à l'étranger peut attirer des collaborateurs et c'est un atout pour le recrutement, soutient Louis Lucas. Nous travaillons aussi sur de très gros projets qui intéressent beaucoup. " La concurrence, sur ce type de réalisation de grande envergure est très peu importante sur le territoire national et permet au groupe de capter des savoir-faire.

A Verrières-en-Anjou, le groupe réunit tous les services support, et il a lancé récemment avec sa filiale Allia un second plan de formation en soudure, en partenariat avec Pôle Emploi, pour recruter de nouveaux collaborateurs. Il va ainsi intégrer prochainement à Verrières-en-Anjou entre 10 et 15 personnes en reconversion qui suivront une formation à mi-temps. La première opération de ce type avait permis il y a quelques années de recruter quelques personnes. Dans ce secteur de la chaudronnerie, les femmes sont encore peu nombreuses. Une est actuellement en formation dans les ateliers. Mais malgré les tensions sur le marché de l'emploi, IWF parvient à conserver ses collaborateurs. Pour preuve, en décembre 2022, le premier salarié de CMI, qui a effectué toute sa carrière dans l'entreprise, a fait valoir ses droits à la retraite.

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