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Élections européennes : les mesures des candidats pour la compétitivité et la réindustrialisation  
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Élections européennes : les mesures des candidats pour la compétitivité et la réindustrialisation  

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Protéger et privilégier les industries européennes, éviter les délocalisations et réindustrialiser les territoires, ou encore simplifier les normes administratives... Avant les élections, les têtes de liste ont présenté leurs programmes pour les entreprises européennes.

720 députés dont 81 Français seront élus à l’occasion des élections européennes de 2024 — Photo : Adobe Stock - Daniel Jędzura

À quelques jours des élections européennes du 9 juin, les têtes de liste ont présenté leurs programmes et s'engagent dans une série de débats. Parmi les mesures proposées, certaines concernent directement les entreprises notamment lorsqu'il s'agit d'industrie, de compétitivité et de simplification administrative.

Un "Buy european act" voulu par plusieurs candidats

Toute orientation politique confondue, les têtes de liste font des propositions pour renforcer la compétitivité de l’Union européenne face aux autres puissances économiques.

Certaines sont partagées, comme le "Buy european act" qui se retrouve dans les programmes de Valérie Hayer (Renaissance), de Marie Toussaint (EE-LV), chez qui ce contrat est aussi "vert", ou encore de Raphaël Glucksmann (PS-Place publique). Sur la compétitivité, Jordan Bardella (Rassemblement national) propose, sans précision, "un pacte pour établir une concurrence extra-européenne loyale".

Dans la même lignée, les marchés publics devraient faire preuve d’une "préférence européenne" selon François-Xavier Bellamy (Les Républicains) ou d’une "préférence nationale" chez Jordan Bardella.

Des mesures de protectionnisme économique aux frontières de l’UE

Pour privilégier les industries européennes, Valérie Hayer préconise d’étendre la taxe carbone aux frontières à de nouveaux secteurs, comme l’automobile. Une proposition également formulée par Manon Aubry (La France insoumise) qui entend "créer des barrières douanières fortes contre les véhicules fabriqués hors de l’Union européenne".

La tête de liste LFI veut aussi instaurer un protectionnisme européen sur la filière de l'éolien maritime et du photovoltaïque et interdire l'accès au marché européen aux produits "ne respectant pas des normes sociales et environnementales suffisantes".

Des propositions pour éviter les délocalisations et réindustrialiser

Sujet au centre de récentes annonces nationales, la réindustrialisation se joue aussi à l’échelle européenne dans les programmes. Pour accompagner ce mouvement, Valérie Hayer propose de mobiliser 1 000 milliards d’euros d’investissements pour "faire face aux chocs écologique, technologique et sécuritaire". Raphaël Glucksmann veut quant à lui "assurer notre souveraineté industrielle en reprenant la main sur les chaînes de valeur des industries stratégiques".

Manon Aubry souhaite réindustrialiser les territoires ruraux grâce à un programme européen d’aide à la modernisation et la décarbonation des TPE et PME. L’objectif étant "d’éviter la concentration des soutiens dans les grandes métropoles innovantes et les filières d’excellence".

Pour réindustrialiser et conserver le tissu industriel existant, Marie Toussaint préconise une planification européenne territorialisée ou encore la création d’un "Airbus du médicament" afin de coordonner la production de médicaments en Europe. La tête de liste EELV entend aussi protéger l’industrie en transition écologique, "en luttant contre les délocalisations".

Vers la simplification avec la suppression de normes

Alors que le Parlement français s’apprête à débattre sur une loi de simplification de la vie économique, des mesures similaires sont souhaitées à l’échelon européen. Valérie Hayer veut instaurer une règle "d’une norme adoptée, une norme supprimée". La tête de liste de la majorité présidentielle propose de réduire de 25 % la charge administrative et de créer un code européen des affaires.

François-Xavier Bellamy fait quant à lui monter le ratio à deux normes supprimées pour une adoptée. Il propose aussi de mettre en place un moratoire sur certains textes adoptés récemment comme les directives CSRD et le devoir de vigilance. La tête de liste LR veut donner au Parlement et au Conseil un pouvoir d’initiative pour supprimer les normes.

Quant à Jordan Bardella, il préconise de rendre les tests PME, qui visent à mesurer l'impact d'une nouvelle norme dans les entreprises, obligatoires et d’abroger les directives CSRD et sur le devoir de vigilance.

De nombreux débats à venir

D’ici le scrutin, les débats vont se multiplier. Après le Medef le 18 avril dernier, certaines têtes de liste aux élections européennes seront auditionnées par la CFDT jeudi 23 mai.

Plusieurs débats dans les médias auront aussi lieu avant le 9 juin notamment sur BFMTV le 27 mai, sur CNews-Europe 1 le 30 mai et sur France 2 le 4 juin.

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