Depuis quelques semaines, Pierre Fridrici, le dirigeant de la PME Dullac, qui a pignon sur autoroute à l’est et à l’ouest de Toulon, et ses 30 salariés ont conclu "un an de travail pour un projet qui profite à tout le monde." Ils ont décroché la certification ISO 140001 et la médaille de bronze d’Ecovadis. "Pour Ecovadis, nous y sommes allés seuls, et c’est un tort, car je pense que nous aurions pu gagner quelques points supplémentaires en étant accompagnés. Pour la norme ISO, nous avons investi 50 000 euros, au total, pour rémunérer une alternante, payer l’Apave, la certification, et quelques investissements", détaille l’entrepreneur.
Préparer l’entreprise aux 10 prochaines années
Pierre Fridrici a racheté l’imprimerie Dullac en 2007 et fait de la RSE depuis 2008 pour continuer de servir la visibilité de ses clients via le marquage publicitaire, l’impression de kakémonos, banques d’accueil et stands clés en main, tout en cherchant à préserver la planète et l’humain. S’il a choisi de certifier ses démarches en faveur de l’environnement et de la société, c’est pour rester compétitif lors des appels d’offres, notamment dans le secteur public, qui représente 25 % de son chiffre d’affaires (4,30 M€ en 2023). C’est aussi la marque d’une détermination à devenir un leader sur le territoire en matière de durabilité.
"J’ai également prévu de passer la main d’ici deux ans et je voulais laisser une entreprise prête pour les cinq à six années qui suivent, une entreprise, qui ne puisse pas être rattrapée par la cavalerie", justifie Pierre Fridrici.
Car, la certification ne s’obtient pas d’un claquement de doigts et pèse déjà entre 10 et 30 % de la note finale dans les appels d’offres. Pour batailler à armes égales avec les plus grands du secteur, la notation Ecovadis est presque indispensable et l’entrepreneur envisage de remettre rapidement son entreprise sur le grill, pour décrocher l’Or, un niveau qu’il juge "atteignable".
Du tri à la seconde main
"Nos clients peuvent désormais être certains qu’ils traitent avec un imprimeur qui contrôle son impact environnemental sur toute la chaîne de production", explique le dirigeant. Concrètement, la PME adhère à la charte Relation Fournisseurs et Achats responsables. "Ainsi, nous suivons les démarches RSE de nos fournisseurs. Nous avons identifié que près de 24 % de nos achats de matières et matériels sont faits chez des fournisseurs membres du réseau Ecovadis, 12 % chez des fournisseurs certifiés ISO 14001." Mais ce n’est pas tout, l’entreprise, dont l’atelier à La Garde est certifié Imprim’Vert, trie tous ses déchets et propose depuis peu à ses clients de la seconde main, voire de la location. "Nous avons ainsi loué des structures en bois à la Métropole Toulon Provence Méditerranée. Nous avons aussi récupéré 150 roll up, dont 80 vont pouvoir être réutilisés, nous récupérons des bâches, des toiles et drapeaux pour les valoriser et leur offrir une seconde vie", détaille Pierre Fridrici, qui reconnaît qu’une telle démarche a un coût, mais elle lui apporte aussi des clients.
Une contribution positive à la société
L’imprimeur Dullac offre aussi des opportunités d’emploi à des personnes pour leur permettre de retrouver une place dans la société. Ainsi, il travaille avec l’ESAT Paul Arène à La Garde où il a installé deux machines d’impression. Il a également noué un partenariat avec le centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède et a déjà personnalisé 1 000 casquettes grâce au travail des détenus.
