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DMS Group investit pour élargir sa gamme dans l’imagerie médicale
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DMS Group investit pour élargir sa gamme dans l’imagerie médicale

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Le gardois DMS Group mobilise deux millions d’euros pour industrialiser une gamme complète de systèmes mobiles de radiologie haut de gamme. Il figure parmi les 50 premiers lauréats du programme "ETIncelles", destiné à multiplier les ETI françaises.

Un opérateur de DMS assemble une table de radiologie — Photo : Edouard Hannoteaux/DMS

Basé à Gallargues-le-Montueux (Gard) près de Nîmes, DMS Group (150 salariés, 35,3 M€ de CA 2022) est un nouvel exemple de PME industrielle adaptant sa stratégie aux bouleversements causés par le Covid. Connu pour ses tables de radiologie et ses ostéo densitomètres, de gros équipements conçus pour les hôpitaux et centres spécialisés, il se lance dans l’industrialisation de deux technologies plus compactes : un arceau de bloc opératoire et un système de radiologie mobile. "L’imagerie mobile est longtemps restée le parent pauvre de notre métier, jusqu’au Covid. Aujourd’hui, les besoins nés de la crise sanitaire évoluent vite. S’ajoutent à cela les déserts médicaux, qui posent la même problématique : il faut désormais décentraliser les équipements pour les amener vers les patients", souligne Samuel Sancerni, PDG de DMS Group.

Une innovation technologique en radiologie

Ce segment est déjà le vecteur d’une stratégie de diversification à part entière, puisqu’elle s’est aussi traduite, à l’automne 2023, par le rachat du suédois SFT (23 salariés, 6 M€ de CA 2022), fabricant de mobiles de radiologie. Pour l’amplifier, DMS Group lance un investissement de deux millions d’euros afin d’industrialiser dans son usine gardoise son propre mobile, issu d’une R & D conduite 100 % en interne, et dans le but de rapatrier une partie de la production du suédois. Ce plan prévoit aussi de déployer la plate-forme logicielle développée par DMS Group dans toute la gamme de SFT. "SFT produit des mobiles motorisés, adaptés aux grosses structures et à certains marchés, tels que les États-Unis. Notre modèle est non-motorisé et plus petit, afin d’en mettre davantage à chaque étage des établissements utilisateurs. Cumuler les deux produits nous permet d’offrir une gamme complète de mobiles", commente Samuel Sancerni.

Pour fabriquer son propre modèle, qu’elle finalisera sous 18 mois, la PME se concentre sur la conception, le design et l’assemblage, en s’appuyant sur quelques sous-traitants français. Le mobile dispose d’un bras très industrialisé, entre autres innovations. "Nous utilisons une nouvelle technologie appelée à remplacer d’ici dix ans les tubes à rayons X utilisés classiquement en radiologie : des nanotubes carbone. Ils sont plus petits, moins chers, et les systèmes qui les embarquent n’ont pas besoin d’huile pour fonctionner. S’il existe des produits équivalents sur le marché, aucun n’utilise à ce jour les nanotubes", souligne Samuel Sancerni.

Vers le statut d’ETI

L’investissement permettra à DMS Group de développer de nouveaux moules, d’aménager sa zone de production, en installant notamment de nouveaux outillages et des cabines de tests et calibration, de construire une extension de 600 m2 en zone de stockage, mais aussi un show-room pour exposer cette nouvelle gamme. Il devrait aussi se traduire par l’embauche de 30 salariés, dont 15 dédiés aux mobiles. Au vu des besoins du marché, la PME gardoise ambitionne de réaliser 10 millions d’euros de chiffre d’affaires avec ce type de produits, sur un total de près de 70 millions d’euros projeté à l’horizon 2027.

Elle figure d’ailleurs parmi les 50 premiers lauréats du dispositif ETIncelles, récemment présenté par Emmanuel Macron à l’Élysée : le chef de l’État vise la création de 1 000 nouvelles ETI françaises d’ici la fin de son second mandat. "Cela nous donne accès à de grands programmes de financements français et européens. Et à de nouveaux marchés tels que l’armée si nous faisions ce choix. C’est une bonne initiative car si la France veut rééquilibrer sa balance commerciale, elle devra d’abord s’appuyer sur les PME de notre taille, qui réalisent entre 50 et 300 millions d’euros de chiffre d’affaires", juge Samuel Sancerni.

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