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Delta Festival : "Nous voulons développer les échanges professionnels entre les jeunes et les structures présentes"
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Matthieu Predal cofondateur du Delta Festival "Nous voulons développer les échanges professionnels entre les jeunes et les structures présentes"

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La sixième édition du Delta Festival va réunir, du 29 juin au 3 juillet, près de 150 000 jeunes sur les plages du Prado, à Marseille. Un événement musical qui se veut avant tout une expérience globale en apportant aux participants des réponses sur de nombreuses problématiques, notamment l’environnement et l’entrepreneuriat.

Matthieu Predal, cofondateur, avec Olivier Ledot, du Delta Festival à Marseille — Photo : DR

Comment est né le Delta Festival ?

Le projet a vu le jour en 2014. Avec Olivier Ledot, nous avions 24 ans, et nous avons voulu montrer une autre image de Marseille, en créant le plus grand rassemblement étudiant de France sur la plage du Prado. La première édition a eu lieu à l’été 2015. Pour un budget de 350 000 euros, nous avons réuni 10 000 festivaliers sur une journée, avec une partie musicale, mais également en proposant une partie rencontre étudiante avec des BDE (bureau des étudiants, ndlr) et des animations. Cette première édition a été un fiasco financier mais elle s’est révélée comme un événement important. En 2022, nous attendons 150 000 festivaliers sur cinq jours.

Comment parvient-on ainsi à réunir autant de participants ?

Considérer le Delta Festival comme une simple rencontre musicale est une erreur. Le vrai besoin des jeunes est plus large. Ils souhaitent une rencontre à 360 degrés qui aborde de nombreuses questions qui les touchent, comme l’environnement, l’entrepreneuriat, la santé… Cette année, nous allons réunir 150 start-up et une cinquantaine d’associations qui ont un impact positif sur la société dans les différents villages du festival. Nous souhaitons valoriser l’engagement sous toutes ses formes. L’âge moyen du festivalier est aujourd’hui de 26 ans. Nous ne sommes plus un simple événement étudiant, nous touchons la jeunesse au sens large.

Quelles actions menez-vous pour rapprocher les jeunes du monde de l'entreprise ?

Nous voulons toucher les jeunes tout au long de l’année et nous avons créé des programmes sur différents thèmes, dont notamment l’entreprise. Nous invitons ainsi les jeunes à des événements avec différents partenaires comme la French Tech, le Réseau Entreprendre. Nous avons notamment monté en partenariat avec TVT Innovation, à Toulon, le programme Invest in me afin de soutenir et de valoriser l’entrepreneuriat étudiant. Nous créons également un programme pour les jeunes des quartiers prioritaires afin de leur faire rencontrer des entreprises qui recrutent.

Pendant le festival, nous voulons développer les échanges professionnels entre les différentes structures présentes. Nous mettons ainsi en place un système de prise de rendez-vous entre ces différents acteurs. Nous allons cette année créer une sixième scène sur laquelle, deux heures par jour, les structures partenaires pourront venir pitcher et présenter des projets, des solutions qui ont parfois du mal à être entendues par les décideurs. Les jeunes pourront voter pour retenir une dizaine de propositions et, à l’issue du festival, nous les réunirons dans un livre blanc qui sera envoyé aux ministères et aux décideurs locaux. Beaucoup d’entreprises ont du mal à recruter, ont du mal à s’investir dans des activités économiques responsables, pourtant beaucoup de choses se passent. Nous allons en parler, faire avancer les prises de conscience.

Quel est le modèle économique d’une telle manifestation ?

Pendant quatre ans, le Festival a fonctionné avec des bénévoles. Depuis 2018, il est porté par Delta France Associations. Aujourd’hui, nous avons 28 salariés sur l’ensemble de l’année et notre budget s’élève à 10 millions d’euros. Une somme autofinancée (billetterie, restauration, mécénat, sponsors…) à 95 %. Les subventions classiques (Ville de Marseille, Métropole, Département, Région…) ne représentent que 5 % de cette somme. Pendant le mois du festival, notre équipe passe à près de 150 personnes. Nous enregistrons une croissance de près de 70 % par an. Nous allons, cette année, travailler avec la CCI Aix-Marseille-Provence afin de chiffrer les retombées économiques de la rencontre, en termes de transport, d’hôtellerie. Nous les estimons à plusieurs millions d’euros, mais nous allons enfin avoir des chiffres précis.

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