Serait-ce une lueur qui annonce le bout du tunnel ? Les relations n’ont jamais été simples entre le propriétaire Bordeaux Métropole et le gestionnaire du stade Matmut Atlantique SBA (filiale commune des groupes Vinci et Fayat), liés par un partenariat public-privé depuis 2015 et jusqu’en 2045 pour l’exploitation de la structure. Elles le sont encore moins avec des finances qui s’enfoncent dans le rouge. Depuis le début du contrat jusqu’à fin 2022, le résultat net est déficitaire de 20,6 millions d’euros, bien au-delà des prévisions qui tablaient sur - 6,8 millions d’euros. Rien qu’en 2022, le déficit est de 2 millions pour un chiffre d’affaires de 18,5 millions.
À qui la faute ? Certainement pas à la collectivité se défend Bordeaux Métropole, ainsi qu’elle l’explique en annonçant le 26 décembre la fin d’une conciliation entre les deux acteurs, entamée il y a plusieurs mois en application de la clause de revoyure. Le rapport - confidentiel - remis par une commission neutre établirait ainsi que "Bordeaux Métropole n’est en rien responsable du déséquilibre économique constaté depuis l’origine de l‘exploitation, ce dernier résultant d’une mauvaise prévision des charges et recettes associées à la gestion de cet équipement majeur."
Avec les Girondins
La collectivité rappelle par ailleurs que le partenariat public-privé pour la construction et l’exploitation du stade a été conclu au terme d’un appel d’offres "qui comporte une part de risque". "La mauvaise appréciation des charges ou une insuffisance de recettes sont alors de la responsabilité des signataires privés du contrat."
Toujours selon Bordeaux Métropole, le rapport reconnaît néanmoins "la qualité et les efforts de l’exploitant pour développer les recettes", mais manifestement insuffisants au regard du déficit de la structure "sans perspective d’équilibre future dans les conditions contractuelles actuelles".
Toujours est-il qu’il est de l’intérêt de tous que la situation s’améliore. Sur la base du rapport, les parties doivent conduire de nouveaux échanges incluant aussi les Girondins, club résident à la santé elle aussi fragile. Ils doivent déboucher sur de nouvelles modalités de gestion, formalisées juridiquement et contractuellement au cours du premier trimestre.