Davantage de capitaux pour les pépites bretonnes
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Davantage de capitaux pour les pépites bretonnes

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Basé sur le principe du co-investissement, Breizh Up, le fonds mis au point par la Région Bretagne, vient favoriser l’intervention d’acteurs privés de l’amorçage et du capital-risque. Sa contribution auprès des entreprises innovantes s’étoffe, qui va leur permettre de franchir un palier.

Point d’étape du fonds Breizh Up, mi-octobre 2019 à Rennes. À gauche : Daniel Gallou, président de la SAS, aux côtés de Martin Meyrier, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’économie — Photo : © Baptiste Coupin

Les entreprises innovantes ou start-up ont un modèle fragile, en ceci qu’elles doivent être soutenues financièrement tout au long de leur cycle de développement, avant d’atteindre leur business model parfois deux, trois ou cinq ans plus tard. Entre temps, plusieurs levées de fonds auront été nécessaires (séries A, B, C). Mais c’est dès la phase d’amorçage, lorsqu’il faut nourrir l’idée de la start-up, que les choses s’engagent. Heureusement pour nos jeunes pousses, il existe en Bretagne « tout un écosystème d’amorçage pour accompagner les pépites locales », insiste Martin Meyrier, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’Economie. Et un acteur en particulier : Breizh Up, le fonds régional de co-investissement. Créé fin 2015, l’outil contribue au financement de projets de création (et de croissance désormais) d’entreprises innovantes en venant renforcer leurs capitaux propres. Sa raison d’être ? « Ne pas passer à côté des entreprises qui feront la Bretagne de demain ». Breizh Up, qui a connu une forte accélération en 2019, avec désormais 19 participations au compteur, envisage de monter le portefeuille à 35 participants.

« Aller de l’avant »

« Nous n’investissons pas seuls. Pour un euro apporté, il faut qu’il y ait un autre euro apporté par une société partenaire », présente l’industriel Daniel Gallou, le président de la SAS, dont le capital vient d’être porté à 20 M€. Des partenaires au sein desquels on retrouve des réseaux bretons de business angels, des fonds régionaux (FairWest, Kreizig Invest…) des plateformes du financement participatif (GwenneG et Anaxago). Et désormais des fonds nationaux (Sofiouest, Demeter…), preuve de l’ambition de Breizh Up à monter en puissance. L’investissement se fait de manière minoritaire dans la société et s’inscrit dans une logique de long terme, de croissance et de pérennisation de l’activité. « L’outil s’adresse à des pure players (entreprises œuvrant dans le numérique, NDLR) mais pas seulement », détaille Daniel Gallou. À ces jeunes entreprises sélectionnées sur le potentiel et la viabilité de leur modèle, ce fin connaisseur du monde de l’entreprise, fondateur de Cité Marine à Lorient, vient d’ailleurs faire passer un message : « Nous voulons que vous réussissiez. Vous n’êtes pas là pour vous endormir. Vous devez aller de l’avant. Vous devez grossir et gagner de l’argent rapidement ».

Sur la bonne orbite

Message reçu cinq sur cinq par Tibot Technologies, pionnier de la robotique avicole. Avec l’appui de Breizh Up et de deux fonds spécialisés agritech, la start-up rennaise vient de lever 3 M€. « Cela va nous permettre de continuer à générer de la valeur pour nos clients existants. Nous allons enrichir notre offre », explique sa dirigeante, Yanne Courcoux, qui veut rapidement se déployer aux États-Unis. Unseenlabs, qui envoie des mini-satellites dans l’espace et commercialise de la data, a également obtenu le soutien de Breizh Up lors de sa levée de fonds de 7,5 M€ en septembre 2018. « Ça nous a permis de passer à l’industrialisation et de lancer les premiers tirs. Depuis, on étoffe la flotte et les services. On vient de se lancer en Nouvelle-Zélande », se réjouit Jonathan Gallic, le cofondateur. L’entreprise rennaise ambitionne d’opérer une trentaine de satellites dans l’espace dans quelques années. Des pépites bretonnes sur la bonne orbite, donc. Celle du succès.

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