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Dark veut créer 500 emplois sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour nettoyer l’espace
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Dark veut créer 500 emplois sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour nettoyer l’espace

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La start-up parisienne Dark va s’installer sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac en 2024. Elle y déploiera le cœur de son activité : le développement d’une mini-fusée capable d’aller récupérer des débris spatiaux en orbite basse. Cinq cents emplois sont prévus. Le premier vol d’essai est envisagé en 2028.

La start-up Dark prévoit de s'installer sur la zone aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac à l'été 2024 — Photo : Dark

La société parisienne Dark (23 collaborateurs), fondée en 2021 par deux anciens de MBDA et une équipe issue du secteur du missile, va poser ses cartons sur l’emprise foncière de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac l’année prochaine. L’entreprise se définit comme une société de "protection et de sécurité spatiale".

Elle cherche à mettre au point un système permettant d’aller retirer des objets dangereux dans l’espace en moins de 24 heures en orbite basse. "Notre objectif est de stopper la prolifération des débris spatiaux. Pour cela, il faut utiliser un moyen très réactif qui peut aller n’importe où sans contrainte." Baptisé Interceptor, le système repose sur un mini-lanceur installé sur un avion modifié, une fusée larguée à haute altitude équipée d’un module robotisé capable de ramasser plusieurs tonnes de déchets spatiaux.

"Le système sera capable de mener d’autres missions, comme mettre en orbite jusqu’à 300 kg de charge utile et faire des expériences pour contribuer au développement de systèmes hypersoniques, une sorte de laboratoire volant qui pourra transporter moins d’une tonne de charge", résume Clyde Laheyne, cofondateur de Dark, évoquant une "économie d’échelle" expliquant cette diversification de marchés.

Ayant obtenu 7 millions d’euros de financement (5 M€ auprès d’Eurazeo, Frst Capital et Kima Ventures et 2 M€ de Bpifrance), Dark compte effectuer un premier vol d’essai en 2028. Et l’agglomération bordelaise doit jouer un rôle central dans ce projet.

500 emplois à la clé

Le projet d’implantation de la start-up parisienne à l’aéroport de Mérignac "représente environ 500 emplois" à terme, précise l’entreprise. "Notre volonté est de maîtriser notre planning et nos coûts. Pour cela, nous devons tout verticaliser pour tout maîtriser, de la recherche et développement aux opérations spatiales (maintenance et production comprises)", poursuit Clyde Laheyne. "Il nous fallait donc de la place et une piste d’aéroport. Mérignac a notamment été choisie pour des raisons techniques liées à l’avion (vent, longueur des pistes, niveaux de sécurité des carburants sont notamment cités), en plus du cadre de vie."

Les premiers salariés sont attendus l’été prochain avec "des installations temporaires". "Ils vont préparer l’implantation et le projet foncier", termine le cofondateur, ajoutant que si le siège social de l’entreprise reste à Paris, "le cœur de l’activité sera bien situé à Mérignac avec des bureaux d’études, des ateliers et des avions". L’investissement nécessaire n’est pas dévoilé.

Héberger des entreprises

Le projet d’implantation de Dark s’inscrit dans une stratégie plus large, celle d’ouvrir la porte à de nouvelles implantations d’entreprises sur plusieurs hectares encore disponibles de la zone aéroportuaire. Dans sa dernière feuille de route stratégique présentée fin 2022, l’établissement a établi un plan de 240 millions d’euros sur cinq ans dont 40 millions d’investissements tiers d’autres sociétés pour monter des projets d’implantation, "essentiellement énergétiques", déclarait alors Simon Dreschel, président du directoire de l’aéroport.

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