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Travailler dans l’espace : Way4Space veut prendre le train de l’économie orbitale
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Travailler dans l’espace : Way4Space veut prendre le train de l’économie orbitale

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Le centre d’innovations Way4Space, basé à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), a organisé la semaine dernière son troisième symposium réunissant les grands acteurs nationaux du spatial. Thématique cette année : la Space Logistic ou comment travailler dans l’espace au service du terrestre. Le marché n’a pas échappé à la concurrence, ni à plusieurs entreprises locales.

Pour Philippe Troyas, directeur général de Way4Space, l'arrivée de futures stations orbitales privées va créer un extraordinaire appel d'air pour des expérimentations au service d'innovations terrestres — Photo : Way4Space

L’Europe et la France doivent prendre le train de l’économie orbitale, avec dans ses wagons des entreprises néoaquitaines déjà dans les starting-blocks. C’est l’une des conclusions du dernier symposium organisé par le centre d’innovation Way4Space, basé à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde). Pendant deux jours, les grands acteurs du secteur (Ariane Group, Thalès, Dassault, Telespazio…) ont échangé sur la "Space Logistic", ou comment produire et travailler dans l’espace au service du terrestre.

Beaucoup de sujets relèvent déjà de l’économie spatiale (ravitaillement de satellites, réparations, gestion des déchets…), et une ère nouvelle est sur le point d’éclore avec les nombreux projets de stations spatiales privées. "L’arrivée de ces stations va créer un appel d’air pour des tests en apesanteur. Les États-Unis et la Chine avancent déjà bien sur ce terrain, quand la vieille Europe met un peu de temps à se mettre en ordre de bataille", résume Philippe Troyas, directeur général de Way4Space. Concrètement, ces futures stations, sans envoi d’hommes à bord, ouvrent un vaste champ de créations ou développements allégés de la gravité (matériaux, médicaments, objets..). "Les premières stations orbitales privées, nous les verrons à partir de 2026-2027", prédit Philippe Troyas.

Transport et développement

"La Space Logistic compte deux principaux acteurs : la start-up franco allemande The Exploration Company (basée à Munich et Mérignac en Gironde, NDLR) qui développe une capsule de transport de fret ; et la start-up franco-luxembourgeoise Space Cargo Unlimited dirigée par le bordelais Nicolas Gaume." Son véhicule automatisé, Rev1, fonctionnera comme une petite usine au service d’entreprises. "Space Cargo a déjà travaillé sur des pieds de vignes (envoyés dans l’ISS, NDLR) et validé que l’apesanteur générerait à ces végétaux un stress bénéfique. Dès l’an prochain, en association avec un pépiniériste (le vendéen Mercier, NDLR), l’entreprise pourrait proposer des produits sur le marché viticole. C’est l’exemple parfait de ce qu’il faut faire, à savoir trouver une application terrestre qui bénéficie de l’apport du spatial."

D’autres entreprises comptent aussi investir l’économie orbitale : Ariane Group travaille sur Susie, un étage supérieur intelligent réutilisable qui remplacerait la coiffe de la fusée et pourrait transporter du fret ; Aerospace Lab, start-up belge dotée d'une antenne à Mérignac, planche sur la propulsion satellitaire ; le bordelais HyPrSpace développe un nouveau type de lanceurs hybrides qui serait adapté aux futures navettes privées ; et le parisien Dark fera décoller sa fusée aéroportée de l’aéroport de Bordeaux pour nettoyer l’espace de ses déchets.

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