Porté par les programmes de rénovation énergétique et un marché de la construction neuve en devenir, boosté par l’attractivité de la région et son développement démographique, le bâtiment, avant la crise sanitaire, avait retrouvé des couleurs. Depuis, il reste l’un des secteurs d’activité à toujours bien se porter. Au point que les difficultés de recrutement, présentes il y a un an, se sont encore accrues. " C’est aujourd’hui une des premières préoccupations de nos dirigeants, affirme Michel Brochu, le président de la Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment (Capeb) des Pays de la Loire. Cela peut même contraindre certaines entreprises à renoncer à des marchés. " Le secteur est donc en tension, et les organisations patronales, Capeb et Fédération française du bâtiment (FFB), tirent la sonnette d’alarme et se mobilisent en Pays de la Loire.
10 000 postes à pourvoir
500 entreprises du bâtiment de la région ont répondu à une récente enquête menée conjointement par la Capeb et la FFB. 74 % d’entre elles reconnaissent éprouver des difficultés pour recruter. À elles seules, elles proposent à très court terme 900 emplois en CDI et 700 contrats d’apprentissage. " Si on extrapole à l’ensemble des entreprises de la région, complète Régis Rousseau, le président de la FFB des Pays de la Loire, ce sont plus de 10 000 emplois qui sont à pourvoir. " Et pourtant, le secteur continue d’embaucher et de former en permanence : avec plus de 26 000 entreprises dans les 5 départements, il compte environ 100 000 actifs, dirigeants et salariés, soit 7 % des emplois de la région. Un chiffre en hausse de 1 à 2 % par an depuis 5 ans, même depuis la crise sanitaire. Ce sont donc environ un millier d’emplois qui sont créés chaque année en moyenne dans le secteur. Malgré cela, et en ajoutant les 11 200 jeunes actuellement en formation initiale dans les différents métiers du bâtiment, le compte n’y est toujours pas. Et pour certains métiers, comme la couverture, la plomberie, la charpente ou encore la maçonnerie, la tension est encore plus importante. " Les entreprises sont pourtant prêtes à former, affirme Michel Brochu. Mais nous souffrons toujours d’un déficit d’image, même si c’est de moins en moins le cas, et nous subissons encore aussi la baisse de la formation dans les années 2012-2013, pendant lesquelles le secteur a été en difficulté. Il manque aujourd’hui 25 % d’apprentis par rapport au nombre de ceux que nous formions en 2010. " Même si l’État a soutenu l’apprentissage depuis deux ans, avec la délivrance d’aides portant sur différents types de contrats, " Elles ont été très incitatives et cela montre que l’investissement en vaut la peine, puisque cela crée des emplois, ajoute le président régional de la Capeb. Il faut qu’elles perdurent dans les six mois à venir au moins jusqu’à la prochaine rentrée de septembre. ".
Un ascenseur social fort
S’il souffre toujours un peu d’un déficit d’image, le secteur du bâtiment veut mettre en avant ses atouts pour recruter et attirer les jeunes : la rémunération est plus encourageante, le secteur se modernise et utilise de plus en plus de techniques innovantes, et surtout il recrute, avec des entreprises prêtes à former à leurs métiers et de réelles perspectives d’évolution pour les candidats. " On constate une augmentation du nombre de jeunes qui, après plusieurs années d’études post-baccalauréat, se réorientent vers nos métiers parce qu’ils ne trouvent pas de débouchés, ajoute Régis Rousseau. Les réorientations professionnelles de gens qui viennent d’autres métiers sont aussi de plus en plus nombreuses. Or, nous recrutons à tous les niveaux et dans notre secteur, l’ascenseur social est fort et tous les parcours sont possibles. "
Reste à le faire savoir auprès des potentielles recrues. Pour cela, Capeb et FFB régionales veulent communiquer, d’une part auprès des établissements scolaires pour encourager les jeunes à découvrir les métiers du bâtiment et à s’y orienter, mais aussi avec une semaine d’action, organisée du 15 au 20 mars prochains. Les centres de formation d’apprentis de la région intervenant dans le secteur du bâtiment (BTP CFA Pays de la Loire, CCI Eurespace Cholet, MFR Pays de la Loire, Compagnon du Devoir, URMA Mayenne) proposeront des portes ouvertes virtuelles ou en présentiel sur rendez-vous, avec la possibilité d’échanges, des offres de stage ou des visites. Des entreprises proposeront également des rencontres ou des stages de découverte et un salon virtuel, porté par le Campus des bâtisseurs de construction d’avenir se tiendra à destination des jeunes et de leur famille du 18 au 20 mars, réunissant une quarantaine d’exposants, établissements de formation, entreprises et partenaires.
