Le créateur
Confronté dans sa pratique de la médecine générale à des femmes en souffrance, sujettes aux infections urinaires à répétition, et bercé par l’envie d’innover pour apporter quelque chose "d’utile à la société", Marc Sénéchal a délaissé sa blouse blanche pour le costume d’entrepreneur. Une fois son mastère en entrepreneuriat en poche, il a créé CTX Lab en 2021, à Sainte-Maxime dans le Var, avec Marie Raudier, kinésithérapeute, patiente et experte en usage. Et a réussi à rassembler près de 700 000 euros pour soutenir le développement de son projet et les premiers tests précliniques.
Le concept
Après plusieurs années de R & D et accompagné par différents acteurs, parmi lesquels l’Incubateur Provence Côte d’Azur, Bpifrance, France Active, Réseau Entreprendre Var ou encore Initiative Nice Côte d’Azur, la micro-banque Creasol et le Crédit Mutuel Toulon Liberté, Marc Sénéchal entend proposer aux femmes un gel capable de les protéger des infections urinaires et d’éviter la prolifération bactérienne. "J’ai développé un premier produit avant de m’appuyer sur le laboratoire expert de recherche publique de Paris Saclay, qui a mis au point le produit final. Je viens aussi de bénéficier d’un transfert de technologie de la SATT Paris Saclay, qui a cédé à CTX Lab une licence d’exploitation", explique l’entrepreneur, pour qui ce dispositif médical répond à un double enjeu. "Sociétal d’abord, en prévenant les cystites chez les femmes, mais aussi environnemental en limitant l’antibiorésistance, car les infections urinaires sont majoritairement traitées par l’administration d’antibiotiques, à répétition." Aujourd’hui, la preuve de concept in vitro et in vivo sur les animaux est terminée. CTX Lab a par ailleurs créé un système d’application en partenariat avec la Cité du design et le Cetim, accélérateur technologique au service de la transformation de l’industrie, et s’est entouré d’un board d’experts en urologie, gynécologie et infectiologie. "Nous sommes prêts à entamer la phase réglementaire avec les essais précliniques de bio compatibilité, puis les études cliniques, à partir de la fin d’année 2024."
Perspectives
Pour ce produit de prévention, qui entre dans la famille des dispositifs médicaux, l’entrepreneur vise le marquage CE d’ici trois ans, pour entamer sa commercialisation, en France, puis en Europe. Pour financer cette étape majeure, le dirigeant a débuté en fin d’année 2023, une tournée pour convaincre des business angels et des fonds d’investissement de le suivre. Sur un budget total de 4 millions d’euros, il espère lever 2 millions d’euros d’ici l’été 2024 et confie avoir déjà des "marques d’intérêt."
Si l’entreprise ne compte pas encore de salariés, elle prévoit ses premières embauches en 2024. Marc Sénéchal a déjà été rejoint dans son aventure par deux associés, Rémi Collin, qui a dirigé le site industriel de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) du groupe allemand d’équipements médicaux B.Braun et Charles-Édouard Mallet, expert en marketing digital et vente en ligne. "Deux profils précieux pour penser, dès maintenant, la création d’une unité de production, idéalement en région Paca et pour bâtir la future commercialisation, via des pharmacies, mais aussi via une boutique en ligne. Celle-ci permettra d’adresser les 100 millions de femmes dans le monde qui utilisent des solutions de prévention contre les cystites, dont elles sont très insatisfaites pour 40 % d’entre elles."
