Côtes-d'Armor
Coronavirus : « Les eaux de Plancoët profitent de l’attrait pour les produits régionaux » 
Interview Côtes-d'Armor # Agroalimentaire

Nicolas Cherdronnet directeur de l'usine des eaux de Plancoët Coronavirus : « Les eaux de Plancoët profitent de l’attrait pour les produits régionaux » 

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Confrontées à un écroulement de leurs ventes dans le secteur des cafés, hôtels et restaurants, qui représentent 25 % de leurs volumes, les eaux de Plancoët (Côtes-d’Armor) gagnent des parts de marchés en grande distribution. Entretien avec Nicolas Cherdronnet, directeur de l’usine, filiale du groupe Ogeu basé à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Avec la fermeture des cafés et des restaurants, Nicolas Cherdronnet, directeur de l’usine des eaux de Plancoët, a vu s'envoler un quart de la production du jour au lendemain — Photo : DR

Comment se sont organisées les eaux de Plancoët lors de la mise en place du confinement ?

Nicolas Cherdronnet : Avec l’appui du groupe Ogeu, nous avons mis en place immédiatement un plan de continuité d’activité élaboré les jours précédents. Il a fallu s’adapter très vite car l’objectif était clairement de ne pas avoir d’arrêt de production. Je ne dis pas que cette étape a été facile, mais nos vastes espaces de travail en usine, avec des lignes d’embouteillage automatisées relativement longues, plus de 250 mètres pour la ligne plastique PET, on limite plus facilement la distanciation sociale entre notre vingtaine de collaborateurs en production. Nous faisons en sorte que les équipes qui travaillent en 3/8 ne se croisent pas pendant la relève. Cela implique, à chaque rotation, de couper les machines au moins une demi-heure, soit 1h30 à 2h d’arrêt par jour. Tout cela n'aurait pas pu se faire sans la mobilisation très forte des équipes de Plancoët. Depuis le début de la crise, une prime exceptionnelle est attribuée par journée travaillée à chacun des salariés, pour les aider, les accompagner et les remercier de leur mobilisation.

Quel a été l’impact sur la production ?

Nicolas Cherdronnet : Avec la fermeture des cafés, des hôtels et des restaurants, nous avons été obligés de fermer notre ligne de production de bouteilles en verre. Je ne vais pas dire que c’était un mal pour un bien car Plancoët est solidaire de ce secteur durement impacté. Toutefois, la ligne verre est beaucoup courte que la ligne PET. Il était plus contraignant d’instaurer des mesures barrières rapidement. Nous avons donc pu prendre le temps de la réflexion afin d’être prêts, fin mai, pour accompagner la reprise espérée de ce secteur. Les CHR pèse 30 % de nos 12 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est 25 % de nos volumes qui se sont envolés du jour au lendemain soit environ 500 000 bouteilles verre par mois.

De l’autre côté, vous avez enregistré une hausse de vos parts de marché en grande distribution ?

Nicolas Cherdronnet : Effectivement, nous avons connu un gain de parts de marché sur la partie grande distribution. Pour soutenir l’économie régionale et limiter les transports à une échelle raisonnable, consommer régional est devenu un engagement et les Bretons sont particulièrement solidaires. Le confinement exacerbe d’ailleurs cette tendance du consommer local. On attend les chiffres définitifs, mais on a vu que la production a augmenté sur ce segment de marché, notamment sur les gammes fines bulles et intenses. C’est d’autant que satisfaisant que notre force de vente est à l’arrêt actuellement. Par ailleurs, la sécurité sanitaire offerte par l’eau en bouteille s’est révélée. Il n’y a aucune intervention humaine entre le captage de l’eau de source et son embouteillage par une bague d’inviolabilité qui assure une étanchéité totale de la bouteille.

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