Aubagne
Coronavirus : le groupe Canavese se place en redressement judiciaire
Aubagne # Agroalimentaire

Coronavirus : le groupe Canavese se place en redressement judiciaire

S'abonner

Le groupe aubagnais Canavese, l’un des leaders en France dans le secteur des fruits, légumes et produits frais, a vu son activité chuter depuis le début du confinement. Le groupe vient d’obtenir la procédure de redressement judiciaire du tribunal de commerce de Marseille.

— Photo : D.R.

La crise du coronavirus frappe de plein fouet le distributeur de fruits et légumes Canavese. « Nous avons demandé et obtenu l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Marseille afin de préserver l’avenir de l’activité et les emplois », indique Gérard Canavese, qui dirige l’entreprise Canavese, installée à Aubagne, qui compte près de 410 personnes en France, réparties sur douze sites. L’activité de l’entreprise était scindée en deux, d’une part la production de fruits et légumes en Afrique (bananes et ananas en Côte d’Ivoire et agrumes au Maroc) et, d’autre part, la distribution en France de fruits et légumes pour le compte des grandes et moyennes surfaces (GMS) et de la restauration hors domicile.

« Cette pandémie remet tout en question »

Depuis 2018, la société a connu deux exercices difficiles. « Nos activités de production, qui représentait 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, ont souffert et nous avons décidé de nous en séparer, ce qui a été concrétisé à la fin 2019 », poursuit le dirigeant. De même les trois mûrisseries de bananes dont disposait l’entreprise ont été cédées en janvier dernier au groupe Fruidor. « Notre objectif est de nous concentrer sur la distribution en France. Avant la crise du Coronavirus, nous étions en ligne avec nos objectifs et confiants, même si notre trésorerie demeurait fragile. Cette pandémie remet tout en question », indique Gérard Canavese.

Le groupe Canavese, qui distribue historiquement les fruits et légumes vers la grande distribution, s’est également tourné depuis une dizaine d’années vers le marché de la restauration hors domicile (et compte pour clients Sodexo, Elior, l’Armée…), qui représente aujourd’hui plus de 45 % de son chiffre d’affaires. « Nous livrons ainsi toute la restauration scolaire, la restauration commerciale de chaîne et les restaurants d’entreprises. Or, toute cette clientèle a cessé son activité du jour au lendemain. Pour le restant, la grande distribution, après la ruée initiale des consommateurs dans les magasins et bien que les repas se prennent tous à domicile, l’ambiance est à la morosité et les gens consomment différemment. Il y a clairement eu un tassement des volumes distribués dans le domaine des fruits et légumes ».

Se protéger en attendant que la restauration reprenne son activité

Cette crise sanitaire frappe durement une entreprise déjà fragilisée. « Avec nos deux exercices précédents difficiles, notre trésorerie tendue et notre impossibilité à pouvoir bénéficier des aides du gouvernement puisque nous sommes dans l’agroalimentaire, nous avons pris la décision de demander une procédure de redressement judiciaire, qui permet notamment de geler les paiements aux différents créanciers. L’objectif n’est pas du tout de restructurer l’entreprise, de réduire le personnel, mais bien de nous protéger pour ne pas utiliser toute notre trésorerie restante dans une crise dont on ne connaît pas la durée ». Dès le confinement, l’entreprise a mis en télétravail et au chômage partiel une partie des effectifs, mais, même si seulement 60 % du personnel est opérationnel, les coûts fixes demeurent lourds. « Les loyers, les emprunts, les frais sur les camions sont les mêmes qu’ils soient remplis ou à moitié chargés ».

Dans le cadre du redressement, une première période d’observation de deux mois, peut être renouvelée jusqu’à six mois. « Cela devrait laisser le temps à nos clients de reprendre leur pleine activité », espère Gérard Canavese.

Aubagne # Agroalimentaire