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Coronavirus : la start-up Sniffy pivote vers un système de désinfection des mains
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Coronavirus : la start-up Sniffy pivote vers un système de désinfection des mains

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Pour ne pas rester les bras croisés et faire face aux conséquences économiques du confinement lié à l'épidémie de coronavirus, le Toulonnais Alexandre Juving-Brunet, à la tête de la start-up Sniffy, adapte sa technologie de marketing olfactif pour proposer un système de désinfection des mains par pulvérisation.

Alexandre Juving-Brunet a conçu une version adaptée au Covid-19 de sa technologie Sniffy. — Photo : Sniffy

En janvier 2020, la start-up toulonnaise Sniffy avait dévoilé au monde son diffuseur d’arômes, connecté et intelligent. Protégée par cinq brevets, la technologie de marketing olfactif proposait ainsi un nouveau type de communication sensoriel en offrant, par exemple, la possibilité de sentir le nez de vins sans ouvrir la bouteille, de tester la réponse émotionnelle des consommateurs à un nouveau produit ou encore de contrôler à distance l’ambiance parfumée des bureaux ou résidences. « Nous étions sur le point de franchir une nouvelle étape, de passer de la phase pilote à la phase d’équipement. Nous devions signer la livraison d’équipements pour Aéroport de Paris, pour des contacts en Arabie Saoudite ou pour des acteurs de l’industrie automobile… Avec le confinement, tout a été interrompu d’un coup et la meilleure solution était de réinventer notre stratégie pour répondre au besoin actuel de décontamination », confie Alexandre Juving-Brunet, le fondateur de cette entreprise qui compte sept collaborateurs, dont deux salariés.

Désinfection des mains à l’alcool pur

Inspiré par des acteurs comme LVMH ou d’autres parfumeurs qui utilisent leurs stocks d’alcool pour produire du gel hydroalcoolique, et partant du postulat que les pulvérisations d’alcool pur donnent de meilleurs résultats que ces gels hydroalcooliques, l’entrepreneur met sur pied un système de décontamination des mains par pulvérisation d’alcool pur. « Nous avons repensé le design de notre solution de communication sensorielle pour l’adapter aux hôpitaux et établissements recevant du public », explique Alexandre Juving-Brunet.

Un premier prototype a été réalisé et se présente sous la forme d’une colonnade, qui accueille une cartouche rechargeable, permettant de réaliser 500 nettoyages automatiques des mains par simple pulvérisation. « Toute la phase de conception a été menée en télétravail, comme nous l’avons d’ailleurs toujours fait jusqu’alors. Pour répondre aux premières commandes, nous devrons trouver un local pour réaliser l’assemblage des appareils », explique le dirigeant, qui cible prioritairement le marché français, même si sa technologie a aussi suscité une certaine marque d’intérêt à l’étranger.

Déplorant la désindustrialisation de la France, le chef d’entreprise s’est tourné vers la Chine pour la fabrication des différentes pièces et confie pouvoir compter sur son partenaire chinois, opérationnel. « Nous pouvons raisonnablement réaliser les premières colonnes sous trente jours avant d’atteindre ensuite un rythme de 100 systèmes réalisés par mois », précise-t-il.

Son agilité démontrée

Cette nouvelle orientation stratégique, Alexandre Juving-Brunet la vit comme « un pivot tactique », comme une bonne occasion de montrer aux investisseurs avec lesquelles des discussions sont ouvertes, que l’entreprise est vivace et a mis au point une technologie très souple. « Nous sommes en phase d’amorçage et espérons lever un million d’euros. Aujourd’hui, les négociations sont simplement reportées, le temps que les choses reprennent leur cours normal, dans un paysage industriel transformé par cette crise. »

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