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Coronavirus : la crise n'entame pas la confiance en l'avenir de la start-up Cartesiam
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Coronavirus : la crise n'entame pas la confiance en l'avenir de la start-up Cartesiam

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Alors que la start-up toulonnaise Cartesiam venait de lancer sa solution logicielle d’intelligence artificielle NanoEdgeAI Studio et avait susciter l’intérêt de nombreux industriels à travers le monde, la crise liée au coronavirus a stoppé net son activité commerciale. Malgré cela, ses équipes de R & D poursuivent leur travail et ont même reçu une nouvelle récompense il y a quelques jours.

Michel Rubino est l'un des quatre associés fondateurs de la start-up toulonnaise Cartesiam. — Photo : Cartesiam

Quelques jours seulement après le lancement de son logiciel NanoEdgeAI Studio, qui permet aux industriels d’intégrer facilement, rapidement et à moindre coût des capacités d’apprentissage automatique dans tous les objets du quotidien, la start-up toulonnaise Cartesiam (20 personnes) a accusé le coup avec les premières mesures de confinement, en France, mais aussi aux États-Unis. Car l’entreprise a son siège social et son équipe de R & D à Toulon, mais également un bureau commercial et une filiale à New York, au cœur du quartier, à partir duquel serait partie l’épidémie. « C’est pour nous la pire des situations. En France, les réunions et donc les éventuelles prises de commandes sont reportées parce que nos interlocuteurs sont absents, parce que des entreprises sont fermées ou d’autres ont mobilisé leur outil industriel pour produire des masques, visières, etc. De l’autre côté de l’Atlantique, des milliers d’entreprises licencient et nous perdons de nombreux contacts », explique Michel Rubino, d’un des quatre associés fondateurs.

L’intérêt confirmé, les commandes reportées

Le lancement commercial, réalisé en triplex à Toulon, New York et à Nuremberg en Allemagne à l’occasion du salon mondial de l’électronique embarquée (Embedded World), s’était déjà fait dans des conditions un peu particulières, tous les grands groupes ayant choisi de déserter le salon allemand alors que les premiers cas étaient signalés en Europe. « Néanmoins, nous avons pu mesurer un vrai intérêt pour notre produit et initier de nombreux contacts car NanoEdgeAI Studio répond à un vrai besoin des entreprises, qui souhaitent rendre leurs objets intelligents. Nous avons même profité de l’absence de principaux acteurs pour capter l’intérêt de nombreux journalistes spécialisés »

Une activité maintenue

Dans le contexte du confinement, Cartesiam reste néanmoins active et s’est même vu décerner le prix de l’innovation de l’édition 2020 du prix des technologies numériques de Telecom Paris Alumni. Du côté des salariés, l’ensemble de l’équipe de R & D a basculé en télétravail et est en ordre de bataille, notamment pour assurer le suivi des clients… « Néanmoins, ils n’ont pas la puissance informatique du bureau, ce qui ralentit leur travail et l’isolement les prive d’une partie des informations et des échanges informels qui enrichissent, en temps normal, leur travail et leur permettent d’avancer plus rapidement », précise Michel Rubino. Si aujourd’hui, il peine à mesurer l’impact réel du confinement, car tout dépendra de sa durée, l’entrepreneur estime néanmoins, que la baisse de production du service R & D pourrait être de l’ordre de 30 %, le volet commercial est au point mort, mais la confiance n’est en rien entamée et la start-up toulonnaise confirme son ambition de devenir le leader mondial de l’intelligence artificielle embarquée.

Un dossier « corona-résistant »

« Les start-up sont certainement les entreprises les plus exposées parce qu’elles ont le moins de trésorerie. Ce sont aussi celles qui posent peut-être le plus de cas de conscience aux banques », estime Michel Rubino. Pour faire face, il a d’ailleurs sollicité ses banques. S’il n’a pas encore eu de retour pour le moment, il est confiant : « Selon certains de nos interlocuteurs, notre dossier est corona-résistant. » Quant à la levée de fonds qui était en cours et qui devait être clôturée d’ici l’été, elle risque d’être retardée et d’intervenir en fin d’année. « Nous continuons de réaliser des visioconférences avec plusieurs fonds d’investissement, mais les rendez-vous physiques, indispensables, devront attendre la fin du confinement. » Michel Rubino confie aussi avoir reçu des appels de la CCI du Var ou de la Région, qui « nous démontrent que nous ne sommes pas oubliés et qui font du bien. »

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