Compagnie des Alpes : Les élus rhônalpins vent debout contre l'ouverture de capital

Compagnie des Alpes : Les élus rhônalpins vent debout contre l'ouverture de capital

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La Compagnie des Alpes (CA 2015 : 695 millions d'euros ; 5.000 salariés), propriétaire de 11 domaines skiables ainsi que de plusieurs parcs de loisirs comme Walibi, le Parc Astérix ou le Futuroscope, veut ouvrir son capital pour booster sa croissance à l'international. Elle serait en négociation avec le Chinois Fosun (déjà propriétaire notamment du Club Med). Les élus rhônalpins ne l'entendent pas de cette oreille et enjoignent à l'Etat (actionnaire à hauteur de 40% de la Compagnie des Alpes via la Caisse des Dépôts et Consignations) de stopper immédiatement les négociations.
— Photo : Le Journal des Entreprises

"Il est temps que l'Etat cesse de brader nos fleurons et notre patrimoine au profit d'actionnaires internationaux sans s'interroger sur la finalité des opérations réalisées et les conséquences à moyen terme de celles-ci". Après Hervé Gaymard, président du Département de la Savoie, c'est au tour de Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de monter au créneau. Il est soutenu dans sa démarche par Christian Monteil et Jean-Pierre Barbier, présidents respectifs des Départements de la Haute-Savoie, et de l'Isère.

L'objet de leur courroux : l'ouverture de capital annoncée, dès le mois de mai par Dominique Marcel, P-dg de la Compagnie des Alpes. Propriétaire de onze domaines skiables dont les plus belles stations françaises (Tignes, Val d'Isère, Les Deux Alpes...) et de plusieurs pars ce loisirs (Walibi, Parc Astérix, Futuroscope), la Compagnie des Alpes souhaite en effet booster son développement à l'international. Et serait en négociation avec le groupe chinois Fosun, par ailleurs déjà aux commandes du Club Med, pour une prise de participation selon le journal Le Monde de l'ordre de 10 à 15%.

Inquiets face à cette possible arrivée d'un investisseur étranger, les élus locaux réclament donc à l'Etat, actionnaire à hauteur de 40% de la CDA via la Caisse des Dépôts et Consignations, "une suspension du processus d'ouverture du capital à des investisseurs étrangers, l'instauration d'un groupe de travail entre la Caisse des Dépôts, la CDA et les principales collectivités concernées, et la stabilité de l'actionnariat régional représenté par les trois banques et les actionnaires privés régionaux". Objectif : favoriser l'entrée au capital d'investisseurs locaux et des collectivités concernées par les domaines skiables en question.

Emmanuel Macron s'était déjà positionné, en juin dernier, en confirmant que la CDC restera "un actionnaire de référence".