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Comment le site Michelin de la Roche-sur-Yon se transforme en pôle d'innovation sur les énergies
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Comment le site Michelin de la Roche-sur-Yon se transforme en pôle d'innovation sur les énergies

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Les collectivités territoriales et le groupe Michelin ont officialisé le 8 mars le premier acte de la transformation du site de l'industriel à la Roche-sur-Yon en un écosystème dédié aux énergies nouvelles et renouvelables. Le projet va s’étirer sur plusieurs années.

Le site Michelin de la Roche-sur-Yon sera réhabilité pour accueillir un pôle dédié aux énergies de demain — Photo : JDE/ Cyril Raineau

L'avenir du site Michelin de la Roche-sur-Yon prend forme : il va devenir un pôle d’innovation sur les énergies durables. Le groupe de pneumatiques de Clermont-Ferrand (24,2 Md € de chiffre d’affaires en 2019 ; 127 000 salariés) et les élus vendéens ont signé, lundi 8 mars, dans les locaux même de l’ancienne usine, la lettre d’intention, acte fondateur de ce projet public-privé.

Rapide retour en arrière. En octobre 2019, Michelin annonce la fermeture de son site de la Roche-sur-Yon, créé dans les années 60 et employant 619 salariés. "Un drame", se souvient le maire de la Roche-sur-Yon et président de la communauté d’agglomération Luc Bouard. La production est stoppée au printemps 2020 puis, en septembre, débute le démontage des machines. Les échanges entre les élus et la direction du groupe aboutissent entre-temps à l’idée de la création d'un pôle d'innovation sur les énergies durables, "avec le souhait qu’il rayonne au niveau régional voire national", précise le directeur de Michelin La Roche-sur-Yon, Laurent Feuillet.

Une vingtaine de contacts avec des entreprises

Prochaine étape, mettre en place la gouvernance de ce futur pôle : les discussions vont s’engager prochainement. Ce sera cette gouvernance qui sélectionnera les entreprises qui pourront s’implanter sur le site (ETI, start-up, PME…) . L’objectif est de créer un écosystème autour des énergies durables et de l’industrie du futur. Une vingtaine d’entreprises a déjà manifesté un intérêt. "Le jour où Michelin a annoncé la fermeture de son site vendéen, certaines ont fait part de leur souhait de s’y implanter. La difficulté ne sera donc pas de les trouver, observe le maire de la Roche-sur-Yon, mais de répondre à l’ambition que nous souhaitons sur les énergies nouvelles."

Des activités de formation et de recherche sont aussi attendues, toujours liées à l'énergie. "Des acteurs académiques, par exemple une école publique d'enseignement supérieur, se sont montrés intéressés", observe Laurent Feuillet, sans dévoiler de noms.

La création de 500 à 1 000 emplois est évoquée, même si "tout dépendra des activités", note Laurent Feuillet. Sur les 619 salariés que comptait l’usine Michelin à sa fermeture, "55 % ont trouvé une solution, note le directeur du site, c’est-à-dire soit un départ à la retraite, en pré-retraite, une mobilité interne ou externe et une quarantaine d’ex-Michelin a pour projet de créer une entreprise". L’hypothèse que certains soient en priorité recrutés par des entreprises du futur pôle a été avancée. "Ce serait un acte très fort", estime-t-il.

Il faudra toutefois être patient avant que le futur pôle commence à rayonner. Pas avant "deux ou trois ans", poursuit Laurent Feuillet. Le démontage des machines devrait s’achever fin mars-début avril. Ensuite, il faudra réaménager les lieux (20 hectares dont 6,5 de bâtiment). Michelin est accompagné dans cette mission par des bureaux d’études et des urbanistes. . " On ne fera pas de bons choix dans l'urgence ", résume le directeur de Michelin la Roche-sur-Yon qui ne veut fixer de délai sur la fin de l'opération " transformation du site Michelin. " L'idée est que le lieu vive ", préfère-t-il dire.

L’activité de Michelin à la Roche-sur-Yon a cessé au printemps 2020. Cet été sera installée une station multi-énergies — Photo : Cyril Raineau

Une station multi-énergies fonctionnelle cet été

Cet été, probablement en septembre, le Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée (Sydev) et sa société d’économie mixte Vendée Énergie implanteront sur place une station triple énergies, ouverte à tout public, sur 5 000 m2. Elle disposera de superchargeurs pour les véhicules électriques, alimentera des véhicules en hydrogène grâce à celui 100 % vert produit par la start-up nantaise Lhyfe (dont le site de production est en cours de construction à Bouin, en Vendée) et en bioGNV (biogaz carburant) issu des déchets industriels et agricoles. Le montant de l’investissement pour cette première station de ce type en Vendée s'élève à 3,5 millions d'euros. Selon Alain Leboeuf, président de Vendée Énergie, la station "symbolisera la transformation du site Michelin vers l’énergie de demain."

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