Jérôme Dor, fondateur et président de la société marseillaise Cogepart, spécialiste de la livraison du dernier kilomètre, a, courant premier semestre 2022, lancé un plan d’investissement de 2,5 millions d’euros dans le cadre d’un programme de transition écologique et énergétique. "Nous avons toujours été sensibles à l’impact environnemental de nos véhicules", confie-t-il. Ainsi, dès 2009, Cogepart a été l’une des toutes premières entreprises de transport à signer la charte d’engagement volontaire baptisée "Objectif CO2". "Avant même que l’on parle de réchauffement climatique, nous avons toujours été dans la dynamique de réduire notre impact. Nos outils informatiques déterminent depuis longtemps les trajets les plus courts pour nos tournées, nous utilisons les véhicules les moins énergivores en fonction de nos besoins", poursuit Jérôme Dor. Une démarche déjà essentielle dans les années 2010 où l’entreprise comptait près de 500 véhicules, mais encore plus cruciale en 2022 où Cogepart gère 2 500 véhicules. "À chaque kilomètre parcouru, nous rejetons du CO2. Nous avons une vraie responsabilité. De fait, au-delà de la charte Objectif CO2, nous avons décidé l’an dernier d’engager un plan d’investissement, avec le soutien du prêt vert de Bpifrance, qui devrait nous mener à disposer d’une flotte 100 % décarbonée à l’horizon 2025". Pour y parvenir, l’entreprise entend changer de modèle. Elle a ainsi notamment racheté en 2021, via une participation majoritaire, l’entreprise bordelaise de cyclo-logistique, Vlove, créée par trois ex-salariés de Cogepart, qui réalisait à fin 2021 un chiffre d’affaires d’1,2 million d’euros et comptait 200 salariés. "Nous visons maintenant un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. L’idée est de faire des livraisons, exclusivement en deux roues. Nous avons un contrat avec Amazon à Bruxelles, notamment. Vlove travaille également avec beaucoup de dark stores. Toutefois, il n’est pas possible de répondre à toutes les demandes avec ce type de solutions." Cogepart réalise ainsi beaucoup de livraisons en température dirigée sur plus de cent kilomètres. Pour réduire son impact, Cogepart a donc développé, voici maintenant quatre ans, un concept de camion, baptisé le Home delivery, dont seule la partie "fraîche" est réfrigérée. "Nous pouvons ainsi utiliser de nombreux véhicules disponibles sur le marché, même avec une autonomie faible. Nous avons d’ores et déjà aménagé près de 350 camions".
Cogepart mise sur l’électrique
Par ailleurs, Cogepart a choisi de miser sur les véhicules électriques. À la fin 2020, l’entreprise ne comptait que 5 % de sa flotte en électrique. Aujourd’hui, 18 % de ses véhicules sont électriques et doux (vélos, triporteurs…). "Nous regardons également beaucoup ce qui se passe autour de l’hydrogène. Nous avons un vaste plan d’équipement en station de recharge électrique qui nous permettra d’être autonomes. Nous avons la conviction que nous devons aller dans cette direction. Il y a désormais une forte attente des clients et cela va s’accélérer".
L’entreprise, qui compte près de 2 500 salariés, est positionnée sur cinq marchés, pour lesquels elle a mis en place des process très spécifiques. Tout d’abord la livraison du dernier kilomètre en température dirigée pour la restauration collective et notamment les cantines scolaires. Cogepart réalise par ailleurs 35 % de ses 180 millions d’euros de chiffre d’affaires avec la livraison de pièces de rechange dans le domaine automobile et maritime. "Nous gérons ainsi les livraisons aux garages pour la moitié des plateformes de PSA. Nous sommes vraiment dans une logistique en flux tendus." La société est également positionnée sur le créneau de l’équipement de la maison et effectue les livraisons, aux particuliers et aux entreprises, pour le compte de clients comme Maisons du monde, Conforama, etc. "Nous sommes également sur le e-commerce, notamment avec Amazon et nous avons tout récemment choisi de nous positionner dans le secteur de la santé en livrant les plateaux techniques des laboratoires d’analyse". Un large éventail de marchés en développement qui permet à Cogepart d’afficher des taux de croissance de 20 % par an.
D’ici à fin 2022, l’entreprise, à l’occasion de ses 35 ans d’existence, souhaite se positionner comme entreprise à mission.
