La start-up Cobratex (14 associés, 3 opérationnels à temps plein, CA non communiqué), basée à Carbonne (Haute-Garonne), a breveté un procédé qui permet d’utiliser du bambou en alternative à la fibre de verre, peu écologique, mais utilisée aujourd’hui dans 90 % des renforts de composites. "Le bambou stocke du carbone et présente des propriétés d’isolation thermique, acoustique et une transparence aux ondes magnétiques", explique Édouard Sherwood, président et cofondateur de Cobratex.
Dans son atelier, l’entreprise a mis au point une ligne qui permet, en une dizaine d’étapes, de produire de longs rubans de bambou, destinés à être livrés en bobine aux industriels. Pour l’heure, les matériaux de Cobratex sont utilisés pour fabriquer des palmes, des luminaires, des terrasses ou encore des casques de moto. "Nous sommes sollicités par des entrepreneurs qui veulent développer des produits finis, expose le dirigeant. Mais ce n’est pas notre business model. Dès que nous aurons la capacité de production adaptée pour devenir autonomes, nous sortirons de ce genre d’activité. Nous avons aujourd’hui un outil qui nous permet de produire en continu mais nos capacités de production restent faibles. Nous devons maintenant automatiser toute la ligne pour pouvoir les accroître. Nous disposons de machines pilotes et nous avons besoin de développer les interfaces entre elles. C’est la première étape de l’industrialisation."
Projets collaboratifs
Depuis sa création en 2013, Cobratex a levé plus de 2 millions d’euros. L’entreprise a aussi tissé des liens dans le monde industriel au travers de projets collaboratifs, notamment au sein du consortium Bamco, porté par le groupe Assystem Technologies (Hauts-de-Seine), au côté des sociétés Arkema (Hauts-de-Seine), Specific Polymers (Hérault), Lisa Aeronautics (Haute-Savoie), Mécano ID (Haute-Garonne) et des laboratoires de recherche Compositadour (Pyrénées-Atlantiques) et Cirimat (Haute-Garonne).
"Nous développons un projet industriel lourd, long et peu sexy pour attirer des fonds d’investissement, souffle Édouard Sherwood. C’est pourquoi nous cherchons le soutien d’industriels. Depuis le début de l’année dernière, nous avons été sollicités par plusieurs d’entre eux. Des choses sont en train de se passer et c’est rassurant."
Les avantages environnementaux et les propriétés mécaniques du bambou ne laissent pas insensibles l’industrie (automobile, aéronautique, transport maritime…) en quête de nouveaux matériaux composites biosourcés pour décarboner leurs activités. Cobratex espère conclure un partenariat d’envergure pour pouvoir lancer sa ligne de production préindustrielle à la fin de l’année ou au début de 2024.
