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Cobham investit à Troyes dans les systèmes de guidage par satellite pour décarboner l’aviation
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Cobham investit à Troyes dans les systèmes de guidage par satellite pour décarboner l’aviation

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Le fabricant français de systèmes de guidage par satellite Cobham Aerospace Communications multiplie par cinq les capacités de production de son usine de Troyes (Aube), en injectant deux millions d’euros dans une nouvelle ligne.

Cobham Aerospace Communications assemble à Troyes (Aube) les cartes électroniques des systèmes de communication pour les cockpits — Photo : Cobham Aerospace Communications

L’optimisation des trajectoires de vol est une des voies de décarbonation de l’aviation, au même titre que les biocarburants. À Troyes (Aube), Cobham Aerospace Communications (AeroComms), filiale de l’équipementier britannique Cobham, va multiplier par cinq la production de cartes électroniques nécessaires à ses systèmes de guidage par satellite (Satcom). Ce site, qui emploie 100 personnes et réalise 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, a inauguré à ces fins une nouvelle ligne d’assemblage le 18 janvier dernier en présence de François Baroin, président de Troyes Champagne Métropole, d’Éric Segura, vice-président du constructeur d’avions ATR et de Nicolas Bonleux, président d’AeroComms.

100 000 composants à l’heure

L’investissement de deux millions d’euros vise à remplacer la ligne existante et à atteindre une capacité d’assemblage de 100 000 composants à l’heure, en vitesse de croisière. Mise en route en décembre dernier et actuellement en phase de test, la nouvelle ligne est largement automatisée, notamment sur la partie contrôle des soudures, un élément essentiel pour la fiabilité des cartes électroniques.

Nicolas Bonleux insiste sur le fait que ses systèmes "intéressent fortement des grands avionneurs et les compagnies aériennes, car ils jouent un rôle clé dans l’optimisation des trajectoires des courts, moyens et longs courriers". Le président de ce groupe français de 800 personnes observe que sur les courtes distances, "les avions peuvent passer une partie significative du temps de vol en phase d’attente autour de leurs aéroports d’arrivée". L’enjeu consisterait, explique-t-il, "à les faire décoller au dernier moment et ainsi réduire ces temps d’approche, en localisant les aéronefs avec une plus grande précision, ce que permettent les systèmes Satcom". Les systèmes commercialisés par l’entreprise sont présentés comme complémentaires aux systèmes radios de plus en plus saturés et à la couverture géographique limitée. Ils offriraient des économies en carburant de 5 à 20 %.

Dans le giron de Thales

La technologie porte d’ores et déjà l’activité d’AeroComms, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 25 % en 2023 pour s’établir à environ 200 millions d’euros, "soit un niveau de croissance supérieur à celui du marché de l’aéronautique en général qui progresse de 10 à 15 %", note Nicolas Bonleux.

L’investissement dans l’accroissement des capacités de production du site de Troyes intervient alors qu’AeroComms s’apprête à entrer dans le giron de la multinationale tricolore Thales, qui développe notamment un système de gestion de vol visant à adapter et affiner en permanence la trajectoire de l’avion. Le géant français de l’aéronautique avait indiqué en juillet dernier être en négociation exclusive avec le fonds Advent, propriétaire du groupe Cobham, en vue de la reprise de sa filiale AeroComms dont le siège est à Rungis (Val-de-Marne). Thales espère boucler cette opération au premier semestre 2024. Outre le site de Troyes, le fabricant français de systèmes de communication par satellite compte six autres sites industriels dans son périmètre : à Rungis, Dourdan (Essonne), en Afrique du Sud, au Danemark, États-Unis et Canada.

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