Auvergne Rhône-Alpes
Cluster Montagne : "C’est l’argent du ski qui va permettre de financer la transformation des montagnes"
Interview Auvergne Rhône-Alpes # Écosystème et Territoire

Patrick Grand-Eury président du Cluster Montagne "C’est l’argent du ski qui va permettre de financer la transformation des montagnes"

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Pour Patrick Grand’Eury, président du Cluster Montagne, association qui représente les entreprises de l’aménagement touristique des montagnes, les stations françaises ont une longueur d’avance en termes d’adaptation de leur modèle au changement climatique, par rapport aux autres grandes destinations de ski mondiales.

Patrick Grand Eury, président du cluster Montagnes — Photo : ©GuillaumeHugonnard-Focalize202

Pouvez-vous nous présenter le Cluster Montagne ?

Nous sommes une association de loi 1901 née de la fusion de France Neige Internationale et d’une association savoyarde créée par la Chambre de commerce et d’industrie de Chambéry. Nous accompagnons depuis plus de 30 ans les entreprises de l’aménagement des montagnes dans leur développement et leurs performances en France et à l’international. La filière française de l’aménagement touristique de la montagne représente plus de 450 entreprises, 5 500 salariés directs, 15 000 emplois indirects pour un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros. 50 % de notre financement est public et le reste provient des adhésions et de partenaires privés, pour un budget total de 1,3 million par an.

Quels sont les types d’entreprises adhérentes ?

Nous ne comptons pas d’exploitants de domaines skiables, qui sont représentés au sein de DSF (Domaines Skiables de France). Nous représentons plutôt les clients et fournisseurs des exploitants, tels que les spécialistes de la conception et fabrication de solutions de transport par câble MND ou Poma ou encore le spécialiste de la neige de culture TechnoAlpin. Nos adhérents sont des entreprises industrielles, des équipementiers, des sociétés de services tels que des cabinets d’architecte ou des bureaux d’études, toutes au service des exploitants, des élus locaux et des territoires.

En quoi l’industrie française de l’aménagement des montagnes est-elle un exemple à l’international ?

L’une de nos missions principales consiste en effet à recevoir des délégations internationales, qu’il s’agisse d’investisseurs ou d’exploitants de domaines, pour leur présenter ce qui existe en termes d’offre dans l’Hexagone. La France se démarque par la densité et la cohésion du tissu des entreprises liées à l’aménagement des montagnes. Nous possédons parmi les meilleurs acteurs en termes de remontées mécaniques, d’aménagement des stations et des bureaux d’études. Toutes les stations à l’étranger se sont construites sur le modèle d’affluence des domaines de ski français, qui ont su développer un modèle économique depuis un siècle. La France peut aussi compter sur une très bonne coordination de ses acteurs économiques.

Comment la filière de l’aménagement touristique de la montagne s’adapte-t-elle au changement climatique ?

Au sein du cluster, nous avons justement créé une vice-présidence dédiée à l’environnement afin de valoriser les bonnes pratiques et permettre aux acteurs de travailler collectivement pour réduire leur emprunte carbone. Notre mission est vraiment d’agir ensemble pour une montagne vivante et partagée, ce qui signifie qu’il faut trouver des solutions pour permettre aux familles et aux commerces de continuer à vivre toute l’année en montagne, et accepter qu’il y ait différents modèles de stations. Car c’est l’argent du ski qui va permettre de financer la transformation des montagnes. Si on arrête la totalité des activités touristiques de l’hiver, celles de l’été ne suffiront pas à faire vivre les territoires de montagnes. Les entreprises ont déjà mis en place beaucoup d’actions pour réduire leur empreinte mais il faut donner du temps aux territoires pour se transformer.

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