Chiffre d’affaires en hausse pour Eureden, qui veut peser davantage en Europe
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Chiffre d’affaires en hausse pour Eureden, qui veut peser davantage en Europe

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Le chiffre d’affaires de la coopérative finistérienne Eureden s’est élevé à 3,87 milliards d’euros sur l’exercice 2022-23, contre 3,3 milliards pour l’année précédente, une hausse principalement due à l’inflation. L’Ebitda (environ 108 millions d’euros) progresse aussi. Le groupe aux 18 500 adhérents compte s’appuyer sur son acquisition allemande Ovofit pour peser davantage au niveau européen.

Alain Perrin (à gauche), directeur général, et Serge Le Bartz, président, se trouvent à la tête de la coopérative finistérienne Eureden — Photo : Matthieu Leman

La coopérative finistérienne Eureden a livré ses résultats de l’exercice 2022-2023, lors de son assemblée générale tenue cette année à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Le chiffre d’affaires de la coopérative agroalimentaire, qui compte 8 500 salariés et 18 500 adhérents, ressort à 3,87 milliards d’euros, contre 3,3 milliards d’euros sur l’exercice précédent. Une progression en grande partie, autour de 80 %, due à l’inflation, mais aussi à l’intégration sur un exercice complet du spécialiste de la charcuterie André Bazin (100 M€ de CA), acquis en janvier 2022.

La croissance organique est faible. "Nous avons réussi à répercuter l’inflation à nos clients, en faisant un travail d’explication, commente le directeur général, Alain Perrin. À cause des aléas climatiques, les rendements de légumes ont baissé en moyenne de 30 %. La baisse a été de 50 % pour les haricots par exemple. Si on veut qu’il y ait des cultures dans les champs l’année suivante, il faut donner du revenu aux agriculteurs." Une baisse des prix n’est pas à l’ordre du jour en 2024, selon le dirigeant. Par ailleurs, 8 millions d’euros ont été reversés aux adhérents.

Résultat net de 10 millions d’euros

Les parts des différentes activités d’Eureden dans son chiffre d’affaires ont peu évolué. L’agriculture représente 59 % du total mais 42,6 % de l’Ebitda (rentabilité du processus d’exploitation). En revanche, le second pourvoyeur de chiffre d’affaires, la branche légumes et plats cuisinés, pèse 14,4 % du chiffre d’affaires mais génère 26,7 % d’Ebitda. Cet Ebitda a progressé, passant de 95,5 millions d’euros en 2021-2022 à 107,9 millions d’euros en 2022-2023, tandis que le résultat net s’affiche à 10 millions d’euros

60 millions d’euros d’investissement

"Nous ne nous sommes pas gavés comme on nous a accusés de le faire", pointe le dirigeant. Les investissements se sont élevés à 60 millions d’euros, constitués à 42 % par des investissements de remplacement. À noter l’installation qui sera finalisée en 2024 d’un stérilisateur à l’usine d’Aucy Locminé (Morbihan), pour 7,2 millions d’euros. Le magasin Point Vert de Lannion (Côtes-d’Armor) a de son côté été reconstruit. Eureden possède 125 Magasins Verts et Points Verts, et 135 magasins Eureden. La coopérative aux 18 500 sociétaires expérimente également deux points de vente directe alimentaires. Le premier, situé à Ploemeur (Morbihan), de 80 m² va voir sa surface multipliée par trois, tandis qu’un autre a ouvert à Auray (Morbihan). Il existe également des corners de vente directe de producteurs dans douze Points Verts.

Ovofit, une acquisition stratégique

L’année a également été marquée par l’acquisition en septembre de la société allemande Ovofit, qui produit et commercialise des produits élaborés à base d’œufs. "Elle ne fait que 15 millions d’euros de chiffre d’affaires mais sa croissance est à deux chiffres, souligne Alain Perrin. Surtout, elle nous permet d’être perçus comme un acteur européen et non plus français, ce qui nous permet de devenir un partenaire stratégique de gros acteurs européens. Nous l’avons également acquise, car il faut aller chercher de la valeur là où elle se crée et c’est souvent à l’aval que ça se passe."

"L’exercice a également été marqué par une descente en gamme sur tous nos marchés", reprend le dirigeant. Cette tendance n’a cependant pas apporté beaucoup de changement dans les parts de marché en GMS, par exemple pour les légumes appertisés. "Notre part de marques de distributeur était déjà très importante, elle est restée autour de 35 % de parts de marché, contre 9 % pour notre marque, qui subit des pressions à la baisse", poursuit-il.

Eureden n’entend cependant pas abandonner l’innovation et la différenciation. Des lancements de nouveaux produits ont eu lieu sous les marques d’Aucy et Paysan Breton notamment. Et ne souhaite pas non plus se priver de croissance externe. "Nous avons un projet dans la viande en cours", concède le DG.

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