Nouvelle étape pour la croissance de Chausson Matériaux (3 850 salariés, CA 2019 : 920 M€). Sept ans après la reprise de 84 agences du groupe Réseau Pro, qui l’avait positionné comme un acteur national du négoce de matériaux, l’entreprise familiale basée à Saint-Alban (Haute-Garonne), voit dans la crise sanitaire l’occasion de consolider sa place de premier indépendant du marché. Chausson Matériaux vient pour cela de lever 75 millions d’euros auprès d’un pool d’investisseurs conduit par Crédit Mutuel Equity, au côté d’Idia Capital Investissement (Crédit Agricole), Grand Sud-Ouest Capital, BNP Paribas Développement et Irdi Soridec Gestion.
Compléter le maillage au nord de la Loire
« Il va y avoir des opportunités de rachat d’entreprises avec la crise sanitaire. Cette levée de fonds nous permettra de les saisir sans nous endetter », explique Pierre-Georges Chausson, PDG du groupe basé à Saint-Alban (Haute-Garonne). Après ce tour de table, les frères Pierre-Georges et Philippe Chausson détiennent 84 % du capital, les investisseurs 10 % et les salariés 6 %.
Sans dette, le groupe a d’autant plus les moyens d’investir ; il a réalisé un bénéfice net de 40,3 millions en 2019. Son chiffre d’affaires de 920 millions en fait aujourd’hui le troisième distributeur de matériaux de construction du marché français, derrière l’enseigne Point.P (groupe Saint-Gobain) et le groupe grenoblois Samse, en recherche de nouveaux actionnaires après le départ du fonds Blackstone. La nouvelle phase de croissance externe doit désormais permettre à Chausson Matériaux de s’étendre au nord de la Loire, où il reste peu implanté.
Développer les ventes en ligne
La levée de fonds doit aider le groupe familial dans d’autres projets structurants, notamment sur les ventes sur Internet, avec retrait en magasin ou en livraison, qui ne représentent aujourd’hui que 5 % des commandes. Le groupe toulousain a acheté en 2019 le site Internet et l’agence Quincaillerie.pro à Albi. Affichant désormais le nom Chausson.fr, il propose 50 000 références de produits livrés en 48 heures. « Nous voulons renforcer l’offre numérique pour les artisans mais le site attirera aussi les particuliers, notamment dans les zones rurales », prévoit Pierre-Georges Chausson. Pour alimenter cette offre, le groupe modernise sa plateforme logistique nationale de quincaillerie à Lavaur (Tarn) en investissant 15 millions d’euros dans la préparation automatisée des commandes, prévue pour avril 2021.
Des investissements sur l’activité industrielle
Toujours côté logistique, la construction d’une plateforme dédiée aux produits bois à Saint-Jean d’Angély (Charente-Maritime) est programmée pour un coût de 10 millions d’euros. La même somme sera mobilisée d’ici à 2022 pour la construction d’une usine à parpaings près d’Angoulême (Charente), prolongeant un effort d’investissements de 50 M€ en 2019 sur les moyens d’exploitation et sur l’activité industrielle du groupe, riche de 34 usines de béton prêt à l’emploi, de parpaings, de charpentes, d’ossatures métalliques et de plaques de plâtre. Malgré la crise sanitaire, le groupe devrait stabiliser ses revenus cette année. « Le marché sera plus tendu en 2021 et 2022 car il y a moins de projets de logements. Il y aura peut-être des entreprises à racheter », anticipe le PDG.
