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Ces PME qui façonnent les Bassins à flot
Bordeaux # Immobilier # Attractivité

Ces PME qui façonnent les Bassins à flot

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C’est un morceau de ville qui n’en finit pas de se métamorphoser. Le projet des Bassins à flots, tel un prolongement du centre-ville de Bordeaux vers la rocade au nord, a été dimensionné pour accueillir 100 000 m2 de bureaux et 12 000 habitants d’ici 2030. Les programmes sont livrés à une cadence qui ne s’essouffle pas, 10 000 m2 de tertiaire par an… Et sont loués dans la foulée.

Le nouveau quartier des Bassins à flot, 162 hectares à régénérer, dont 15 en eau. — Photo : Anne Cesbron

Une soucoupe volante survole les bassins depuis le mois de juin. Une œuvre de Suzanne Treister qui raconte l’arrivée imminente de petits êtres venus d’ailleurs. Pourtant les nouveaux arrivants n’ont rien d’extra-terrestres. Ce sont des étudiants, des salariés, des ouvriers du bâtiment qui s’activent entre le pont Chaban-Delmas et les boulevards extérieurs, de part et d’autre de la rue Lucien Faure. Le géant bordelais du commerce en ligne Cdiscount a donné le ton en choisissant de déménager son siège à deux pas de l’arrêt du tram B « Cité du vin », soit à trois stations seulement de l’hypercentre. Dans son sillage d’autres entreprises et sièges sociaux ont opté pour ces 162 hectares, et non des moindres : OVH, Ubisoft, Betclic, Niji, Maison Johanès Boubée, Cogedim, Ugc, Radisson Blu, Immobilière Sud Atlantique, Foncia…

La Cité du Vin, totem attractif

Les écoles supérieures ( groupe Studialis, Campus Epsi, Talis Business School, l’ECV, IDRAC Business School , IOB…) ont également jeté leur dévolu sur les Bassins, offrant à leurs étudiants des équipements connectés à la métropole via une ligne de bus en site propre, mise en service à l’automne prochain. Le tout dans un environnement économique placé sous le signe du numérique. Cette attractivité jouit aussi à plein du succès rencontré par la totémique Cité du Vin. Juste en face, l’école hotellière Vatel a fait l’acquisition de 1 210 m2 en rez-de-chaussée par l’intermédiaire de Tourny Meyer.

« Tous les programmes n’ont pas encore été lancés. Environ deux tiers des bureaux ont à ce jour été réalisés », précise Alexandre Cieux. Le vice-président de l’Observatoire de l’Immobilier d’Entreprise de Bordeaux (OIEB) a accepté de nous faire la visite des lieux. Au-dessus des têtes, les grues d’un chantier de plus de 20 000 m2 de terrain, celui du futur siège régional du Crédit Agricole. « En matière d’entreprises, avec Cdiscount, il s’agit là véritablement d’une locomotive du quartier ». Coté Garonne assurément, mais à l’opposé, côté port de plaisance, d’autres projets vont marquer les esprits. Il suffit pour cela de remonter les quais des bassins, selon les îlots G1 à G8, G2 abritant la maison du projet (face à la soucoupe volante) et G4 Mama Works et Betclic. « Il s’agira du Quai des caps, la plus grosse opération », soit cinq bâtiments développés par Pitch promotion et Fayat immobilier dont la livraison est prévue pour mi-2020. On y attend 10 000 m2 de commerces, 15 000 m2 de bureaux, un cinéma UGC, ainsi qu’un hôtel BnB en bord de marina. Les chantiers n’ont pas démarré, en revanche tous les permis ont été instruits.

L’îlot Legendre, situé entre les emblématiques silos à grains et le marché couvert des halles de Bacalan de la société basque Biltoki, outre l’école Vatel, accueillera une auberge de jeunesse et deux hôtels. Sur plus d’un tiers des 10 000 m2 de bureaux, dont un coworking, prévus par le promoteur, constructeur Legendre, le groupe Betclic pourrait y emménager son siège en janvier prochain.

Les Bassins sont pleins

Les promoteurs et investisseurs ont tous rencontré le succès ici, témoigne Alexandre Cieux. La preuve du succès : « plus un seul mètre carré n’est disponible sur les Bassins à flot. » A moins de se positionner sur les projets G1, G7, G8 et quais des caps. Les cellules commerciales connaissent le même engouement. Tous les pieds d’immeubles et les rez-de-chaussée des G3, G4 et G5 sont commercialisés, ainsi que les halles de Bacalan et les restaurants de la Cité du Vin.

Reste que, pour l’heure, la question du stationnement reste prégnante. Un parking silo de 500 places sera livré fin 2019 au niveau du G1, dans le cadre d’une opération mixte du promoteur Eiffage immobilier. Le chantier vient d’être lancé. Un autre parking du même format ouvrira quant à lui en 2020 au niveau du quai des caps. Autre interrogation, d’ordre patrimonial, le devenir des grues Wallace et Wellman, témoins de l’âme industriel des lieux et celui de la base sous-marine…

Quant à ceux qui déjà se projettent sur les décennies à venir, qui questionnent la métropole sur ses capacités à proposer de nouveaux mètres carrés dédiés au développement économique, ils tendent leur regard vers les futurs quartiers de la rive droite Bastide Niel et Brazza, mais aussi bien au-delà vers Libourne, le bassin d’Arcachon… et même jusqu’à Angoulême si la place venait à manquer. Les projections de l’OIEB tablent sur des besoins annuels de 40 à 50 000 m2 par an. Selon l’Observatoire, l’enjeu pour 2050, cap fixé par la campagne de concertation publique initiée par Bordeaux Métropole, est de produire plus d’un million de mètres carrés pour le tertiaire.

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