Ancien enseignant, Thomas Longhi, 40 ans, originaire de Paris, a été sensibilisé au voyage et à la caravane alors qu’il était au contact d’enfants roms de Seine-Saint-Denis, de 2006 à 2008. De quoi nourrir un futur projet d’entreprise. Celui qui fut également journaliste et chargé de médiation culturelle semble avoir trouvé sa voie après une reconversion professionnelle à 30 ans passés. Le CAP menuiserie en poche, Thomas Longhi s’expatrie à Rome, en Italie, pour travailler dans la restauration de mobilier d’art. Mais c’est à son retour en France, fin 2015, et son installation en Bretagne, au contact de la nature, que notre créateur va flairer la bonne idée.
Un micro-habitat multi-usages
Féru de voyage, Thomas Longhi veut révolutionner le concept de maison miniature (ou "tiny house") à l’américaine. Des « tiny houses » pas loin de peser 4 tonnes en réalité... « Je voulais renouveler le genre avec une micro-maison encore plus petite, réellement mobile, et qui puisse s’intégrer à l’environnement de manière positive. » Le résultat ? Cahute. Une cabane en bois de 3,30 m de long, pour 2,20 m de large et 3,90 m de haut. Isolée et autonome en énergie, elle bénéficie d’un statut d’autocaravane. Et peut donc être tractée par n’importe quelle voiture. Idéal pour des vacances itinérantes. Mais Cahute peut aussi être utilisée pour l’accueil d’hôtes en "bed & breakfast", ou comme résidence principale. Les possibilités d’usage sont nombreuses. Cela explique sans doute l’engouement autour de ces micro-habitats.
Un carnet de commandes rempli pour trois ans
« On a trois années de commandes devant nous », s’enthousiasme Thomas Longhi, qui a obtenu un prêt d’honneur de 45 000 euros du Réseau Entreprendre Bretagne pour développer son activité. Après un chiffre d’affaires de 120 000 euros en 2017 pour son premier exercice, Cahute table sur la livraison de 40 micro-maisons en 2018, qui devrait lui permettre de dépasser la barre des 800 000 euros de ventes. Les territoires comme la Ville de Rennes, la communauté de communes de Lamballe ou le Parc naturel régional d’Armorique sont parmi les premiers clients de l’entreprise. De même que les professionnels du tourisme (campings, etc.), qui souhaitent profiter du côté modulaire et mobile de ce type d’habitat.
Contre un mois de fabrication auparavant, les Cahutes, produites en trois versions, peuvent désormais être fabriquées en deux semaines, avec l’aide d’un sous-traitant. De quoi suivre le rythme frénétique de commandes, qui devrait s’intensifier avec les beaux jours. Ancrée sur la Côte d’Emeraude, Cahute, qui emploie cinq salariés, envisage d’abord de gagner le cœur des Bretons. Avant de s’ouvrir d’autres horizons...
