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Business O2 : "J’ai fait venir Nicolas Sarkozy à un déjeuner d’affaires"
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Business O2 : "J’ai fait venir Nicolas Sarkozy à un déjeuner d’affaires"

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Dirigeant fondateur de Business O2, qui chapeaute près de cinquante business clubs à travers la France, Olivier Talbert a organisé deux déjeuners d’affaires hors normes courant 2023, réunissant quelque 1 200 dirigeants autour de Michel Platini en mai, puis de Nicolas Sarkozy en décembre. L’entrepreneur valenciennois revient sur les coulisses de ce déjeuner avec un ancien président de la République.

Dirigeant fondateur d’un réseau de 46 clubs d’affaires, Olivier Talbert a concrétisé fin 2023 un vieux rêve : celui de compter Nicolas Sarkozy parmi les intervenants de ses déjeuners d’affaires — Photo : Business O2

Olivier Talbert peut désormais rayer le nom de Nicolas Sarkozy de la liste des personnes qu’il rêve de voir intervenir lors de ses déjeuners d’affaires. Il s’agit d’une simple feuille A4, que le dirigeant conserve soigneusement dans son bureau, dissimulée derrière une plaquette, dans l’angle d’une fenêtre. "Tous mes collaborateurs savent où elle se trouve", souligne-t-il, avant de balayer d’un regard fier les noms déjà biffés. L’ex-président de la République Nicolas Sarkozy figurait de longue date sur ce morceau de papier. Olivier Talbert a pu donner corps à cette ambition fin 2023, l’année des dix ans de sa société Business O2, basée à Valenciennes (Nord) et qui chapeaute désormais 46 business clubs en France, dont 35 dans les Hauts-de-France, avec environ 3 000 membres. Cet anniversaire, le dirigeant avait déjà eu l’occasion de le fêter en grande pompe au mois de mai, en réunissant lors d’un déjeuner près de 1 200 dirigeants devant le footballeur français Michel Platini, à Lille Grand Palais. Il a récidivé quelques mois plus tard, en recevant Nicolas Sarkozy le 19 décembre 2023, encore une fois à Lille Grand Palais auprès de 1 200 dirigeants, "dont 300 qui ont fait le déplacement depuis les quatre coins de la France".

Trois ans de travail

Pour en arriver là, trois années de travail ont été nécessaires, ainsi qu'"une rencontre, liée au hasard, en août 2020". La présidente des Paris Haussmann Business Club et Grand Littoral Business Club, Annick Berrier, également dirigeante de la société de BTP Soflacobat (Eridium groupe) dans les Hauts-de-France, déjeune sur une terrasse dans le sud de la France. Quelques tables plus loin se trouve Nicolas Sarkozy avec ses enfants. Le président accepte de lui accorder cinq minutes à la fin de son déjeuner, elle en profite pour lui expliquer le concept des business clubs et de leurs déjeuners, qui réunissent des chefs d’entreprise en tables rondes, autour d’une personnalité. Et, se saisissant de cette occasion inattendue, elle l’invite. "Annick a poursuivi les relances et les échanges avec les équipes de Nicolas Sarkozy, nous ne voulions surtout pas changer d’interlocuteur". Trois années plus tard, l’intervention est fixée, ce sera le 19 décembre. Sur scène, le Jour J, c’est Olivier Talbert qui mène l’interview, un exercice particulièrement délicat face à une personnalité politique : "C’est un monde qui accorde plus de poids aux mots que les autres". En amont, le dirigeant a réalisé une quinzaine d’allers et retours avec les équipes de Nicolas Sarkozy, pour fixer les thèmes abordés. "Les questions, en revanche sont restées secrètes jusqu’au bout". Mais face à un interlocuteur particulièrement loquace, Olivier Talbert ne posera finalement que 9 des 20 questions qu’il avait écrites. De cette intervention, il garde en tête l’entrée sur scène de Nicolas Sarkozy, via une porte dérobée, et les frissons ressentis : "C’était les cinq secondes les plus intenses de toute ma vie professionnelle".

Un budget conséquent

S’il laissera des souvenirs impérissables à Olivier Talbert, l’événement a aussi été lourd à porter pour Business O2, une PME qui emploie 15 salariés et réalisait en 2023 (exercice clos en septembre) un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros, tout en étant rentable. Ce chiffre d’affaires s’établit à 8 millions d’euros pour le réseau de 46 clubs, dont une partie est franchisée. "Ce déjeuner était le plus important jamais organisé en termes de budget", souligne Olivier Talbert, qui préfère garder le montant consenti confidentiel. Outre un budget assurance au-dessus de la moyenne, "nous avons zéro partenaire bancaire sur les déjeuners avec des intervenants politiques… Ni aucun sponsor, contrairement aux intervenants sportifs, qui permettent de financer une large partie du cachet demandé". Si le déjeuner avec Nicolas Sarkozy pèse donc lourd dans les finances de Business O2, Olivier Talbert assure trouver son compte dans les retombées en termes "d’image et de notoriété. C’est aussi un accélérateur d’adhésions, avec une cinquantaine de membres supplémentaires peu après cette intervention". Un engouement de bon augure pour Business O2, qui se revendique comme "le plus gros réseau d’affaires au Nord de Paris" et compte poursuivre un développement déjà amorcé ailleurs en France. La PME vise un chiffre d’affaires de 4,5 à 5 millions d’euros en 2024, avec 10 millions d’euros pour le réseau, qui atteindra les 50 clubs à la fin de l’année. Olivier Talbert vise ensuite les 80 business clubs en 2028. Sans oublier le développement de business time, un concept d’afterwork dédié aux TPE et PME, que Business O2 développe depuis 2022, avec un objectif à terme de 596 clubs.

Un volet sécurité hors normes

Outre de la persévérance et un budget conséquent, recevoir un ex-président de la République demande un volet sécurité atypique. C’est ce point qui a le plus marqué les collaborateurs de Business O2. En plus de la présence de 8 agents de sécurité en civil dans la salle le jour J, Business O2 a par exemple loué des voitures pour acheminer le président depuis la gare Euralille jusqu’à Lille Grand Palais, en faisant changer les plaques d’immatriculation, "afin que la police sache, si elle venait à arrêter les véhicules, qu’un président se trouve à l’intérieur". La veille du déjeuner, les équipes "ont retracé tout le chemin emprunté par le président pour se rendre à Lille Grand Palais, il fallait qu’il soit le moins exposé possible". Il y a aussi eu des consignes pour le bon déroulé de l’intervention sur scène, telles que maintenir une distance de confort avec le président, ne pas le toucher, etc.

Fort de ces deux déjeuners atypiques, Olivier Talbert ambitionne désormais "d’organiser un déjeuner légendaire tous les ans : cette année avec Roger Federer, en 2025 avec Thomas Pesquet et en 2026 ou 2027 avec Emmanuel Macron". S’il fallait provoquer les rencontres, au démarrage de Business O2, en y allant souvent au culot pour mobiliser des intervenants de renom, Olivier Talbert reconnaît que la démarche est aujourd’hui plus sereine : "Avec l’expérience, quand je veux quelqu’un, je sais par qui passer. C’est ça qui est difficile dans ce métier".

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