Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a finalement mis son veto à l’acquisition des deux filiales françaises Segault et Velan SAS du groupe canadien Velan qui devaient être rachetées par l’américain Flowserve. Le motif ? "La sensibilité des activités" de ces acteurs de la robinetterie industrielle pour les sous-marins et centrales nucléaires. Le montant global de la transaction se serait élevé à 245 millions d’euros.
Implantée à Lyon, Velan SAS (280 salariés ; environ 70 M€ de CA en 2022) conçoit, fabrique et vend de la robinetterie nucléaire et cryogénique de haute performance. Ses robinetteries équipent l’ensemble des réacteurs nucléaires français.
Activités stratégiques pour la nation
Les investissements étrangers en France (IEF) sont soumis à un contrôle du ministère de l’Économie dès lors qu’un acteur non européen souhaite acquérir 10 % ou plus des droits de vote d’une société française cotée - ou 25 % des droits de vote d’une société non cotée - opérant dans un secteur stratégique. Après des mois d’instruction par la direction générale du Trésor (DGT) au titre de la procédure des investissements étrangers en France (IEF), le ministère de l’Économie a refusé de céder les deux entreprises françaises au motif qu’il les considère comme "stratégiques pour les intérêts de la nation".
Au-delà de la sensibilité des activités de Segault et de Velan SAS, la DGT a analysé tous les risques : le niveau de criticité, maintien des activités de R & D, de production et des effectifs, les solutions alternatives en cas de problème pour les clients, la capacité d’engagement de l’entreprise à limiter les risques identifiés, etc.
Engagements insuffisants de Flowserve
Las, les propositions de Flowserve, insuffisamment sécurisantes pour la souveraineté nucléaire tricolore, n’ont pas convaincu. "Ce sont des produits présents en grandes quantités dans nos équipements nucléaires, soit plusieurs centaines de milliers de pièces dans des produits très stratégiques pour la France comme les sous-marins et les centrales nucléaires", indique-t-on au ministère de l’Économie. Ils sont très difficilement substituables et de surcroît soumis à de lourdes et longues procédures de certification.
Résultat, Velan SAS, qui est toujours à vendre, comme sa société sœur, doit trouver un nouvel acquéreur, plus convaincant pour Bercy !
