Sur les murs des bureaux de la PME sont accrochées des photos de blocs opératoires et de salles de réanimation. "On y voit les patients et le personnel médical, pour que les salariés n’oublient pas pour qui ils travaillent", commente Dominique Mercier, arrivé à la tête de Bow Medical en 2018, quand la société d'Amiens a été reprise par le fonds d’investissement dédié à la e-santé Extens. Depuis 1999, Bow Medical (60 salariés, 5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020) édite des logiciels médicaux destinés aux anesthésistes et aux réanimateurs. Son logiciel Diane est installé dans 2 700 salles d’opération. Aujourd'hui, la PME veut mettre un coup d’accélérateur en France et en Europe.
Des besoins importants sur le marché
"Pour la réanimation, il a fallu sept ans de R & D et nous n’avons pas terminé, nous sommes en constant développement, car il existe plusieurs niveaux de réanimation, chirurgicale, neurochirurgicale ou pour les grands brûlés par exemple", détaille Dominique Mercier. Jusqu’à 8 000 données peuvent être générées par un patient, recueillies par le logiciel qui permet d’optimiser la prise en charge.
Les besoins sont importants : "60 % des services de réanimation en France travaillent toujours avec du papier", selon le dirigeant. Depuis le début de la crise sanitaire du Covid, Bow Medical a aidé "une trentaine d’établissements en mettant à leur disposition des licences pour transformer des salles de réveil en réanimation éphémère", décrit-il. La crise a d’ailleurs mis en exergue un besoin de structuration des services, si bien que la PME prévoit de doubler son chiffre d’affaires cette année.
Multiplier les acquisitions
Une croissance d’autant plus probable que Bow Medical a élargi son offre récemment, en rachetant la société Micro 6, basée à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), en décembre 2020. Celle-ci édite des logiciels dans le domaine de l’obstétrique et de la gynécologie. "Nous n’avons pas créé cette compétence en interne car en obstétrique le développement est très long, concernant plusieurs patients, la maman et l’enfant. Le dirigeant de Micro 6 partait à la retraite, cela a donc été l’occasion d’investir dans une entreprise qui a le même ADN que le nôtre", brosse le président de Bow Medical. Depuis ce rachat, la PME d'Amiens est donc désormais présente dans 32 CHU sur 57 en France. Elle a également mis la main sur Mana-Sys, une entreprise rennaise de services en développement de logiciels située.
Et Dominique Mercier voit encore plus loin. "Nous avons besoin de continuer à nous développer dans le parcours de soins critiques, avec deux segments supplémentaires : le traitement des urgences et du bloc opératoire". Pour cela, il recherche en France ou en Europe à racheter des sociétés compétentes dans ces domaines. Il ambitionne de devenir le leader en Europe. "En Grèce, après vingt-quatre mois de travail pour développer le logiciel dans la langue du pays, nous sommes présents dans trois centres", raconte le dirigeant. D’autres contrats de distribution sont signés en Espagne, Portugal, Italie, Grande-Bretagne, Croatie, Serbie. Et en ligne de mire la Russie, qui aurait "un potentiel énorme".
