Forte d’un chiffre d’affaires en hausse constante et d’une renommée certaine dans l’univers de la mécanique, l’entreprise toulousaine BOS Suspension (40 salariés, CA 2021 : 6,50 M€), spécialiste des produits de suspension haut de gamme destinés à la compétition automobile, moto et VTT, récolte les fruits du changement de cap qu’elle a opéré en 2017.
À l’époque, elle fait le pari de rapatrier sa production et de développer son savoir-faire dans sa propre usine. Depuis lors, elle a investi 5 millions d’euros et doublé la taille de son pôle usinage qui atteint désormais 4 000 m2. Au passage, BOS Suspension, qui équipe le Team Toyota Gazoo Racing, brille en raflant les titres de champion du monde de Rallye WRC (2018, 2019, 2020), constructeur et pilote, notamment avec le Français Sébastien Ogier l’année dernière au volant de sa Yaris.
Cette "usine du futur", dont le développement a été soutenu par France Relance, abrite aujourd’hui un système global interconnecté entre les conceptions CAO du bureau d’étude intégré, les machines outils à commande numérique et les différents ateliers de montage. Elle permet d’automatiser les tâches sans valeur ajoutée et de rendre la production agile.
La clientèle de BOS Suspension, qui réalise 65 % de ses ventes à l’exportation (Afrique du Sud, Brésil, Chine…), s’étend du particulier passionné au constructeur. Elle bénéficie d’un système de commande ultra-simplifié via le site web de l’entreprise. "Nous sommes capables de fabriquer un produit sur mesure le jour de sa commande et de le mettre à la livraison dès le lendemain", explique Olivier Bossard, le président du holding Spirale, maison mère de BOS Suspension. Cette prouesse est rendue possible grâce à la puissance de son ERP, le cerveau de son usine connectée.
La médecine, l’armement et l’aéro dans le viseur
À l’origine de cette affaire créée en 1999, Olivier Bossard s’est forgé la réputation de "sorcier des suspensions" dans l’univers du VTT, en déposant notamment une quinzaine de brevets. L’ancien banquier Jean-Jacques Saint-Lézin l’a rejoint au mitan des années 2010 pour accompagner le développement de la stratégie de l’entreprise.
Aujourd’hui, BOS Suspension revendique une production locale à 90 %, recourant quasi exclusivement à des sous-traitants régionaux, et poursuit une démarche écoresponsable. L’entreprise estime par ailleurs prendre soin du bien-être de ses collaborateurs, en déployant des budgets de formation ou en les envoyant sur des compétitions sportives prestigieuses comme le Dakar où ils s’exercent dans un milieu d’excellence. Son dernier audit social fait apparaître un taux de satisfaction de 97 %.
Désormais, c’est vers la diversification que se tourne l’entreprise. La médecine, l’armement, l’aéronautique civile et le nautisme sont des domaines dans lesquels le savoir-faire de BOS Suspension, porté par son outil industriel 4.0, pourrait trouver de nouveaux débouchés. "Nous sommes intéressés par tous les marchés de niche à forte valeur ajoutée", indique Olivier Bossard, qui vient, à cet effet, de créer la société d’ingénierie 360 Engineering, filiale de Spirale.
