Quel est le point commun entre un abat-jour acheté chez Leroy Merlin et une suspension haut de gamme dénichée au BHV ? L'entreprise familiale Corep Lighting (255 salariés et 31,7 millions d'euros de CA en 2017). La PME de Bègles, en Gironde, a su se diversifier pour se frayer un chemin dans le secteur concurrentiel du luminaire décoratif... jusqu'à en devenir le leader.
Lorsqu'il crée l'entreprise en 1970, Alain Petit achète en Espagne pour revendre en France. Rapidement, il décide de se lancer dans la production d'abat-jours. Au début des années 80, l'entrepreneur commence à importer des produits fabriqués en Asie. Puis petit à petit, il élargit sa gamme. Pourquoi se contenter d'abat-jours alors que le marché de la lampe est en plein essor ? « Début 2000, nous avons commencé à acheter en Inde car nous étions intéressés par leur travail du bois et du métal », relate Julien Petit, fils du fondateur et actuel directeur général du groupe. Corep ouvre alors une filiale dans le pays et y installe une unité de production et d'assemblage. « A ce moment-là, nous avons petit à petit maîtrisé le montage électrique de nos lampes », explique Julien Petit. Un critère fondamental pour la PME qui s'est construite autour de trois piliers : « En premier lieu, le design : nous dessinons 80 % de nos modèles. Puis la qualité des produits que nous vendons », soutient le directeur général. Corep a d'ailleurs investi dans des pistolets capables de détecter la présence de métaux interdits dans les produits qu'il importe.
Chantier numérique
« Et enfin la fabrication : c'est la raison pour laquelle nous avons quatre usines et c'est ce qui fait notre valeur ajoutée ». A Bègles, Corep a d'ailleurs investi 18 millions d'euros dans un bâtiment de 17 000 m2 dont 5 000 m2 d'atelier capable de fabriquer 10 000 abat-jour par jour « au maximum de sa capacité », précise Julien Petit. « Actuellement il tourne plutôt autour de 15 000 pièces par semaine ». Et pour son unité de production girondine, Corep Lighting a participé au projet « Usine du futur » avec Bpifrance. « Cela nous a permis de détecter quelques axes d'amélioration. Nous sommes en train de mettre en place des formations », raconte le dirigeant.
Depuis quelques mois, un autre chantier est en cours, celui de la digitalisation de l'entreprise. Et sa toute dernière acquisition n'est pas désintéressée. Début 2018, Corep a fait tomber dans son escarcelle la centrale d'achat Solea, qui détient le site Luminaires Online, le numéro 3 des sites marchands de luminaires en France (2 M€ de CA en 2017). « Le web, on a mis du temps à s'y mettre car cela nous posait de vrais problèmes logistiques. Mais il a fallu se rendre à l'évidence, on ne pouvait plus faire sans », reconnaît Julien Petit. Alors comme elle le fait depuis 45 ans lorsqu'elle détecte une opportunité, l'entreprise s'organise pour grignoter des parts de marché.
