B.Kleynhoff : « On a vocation à devenir CCI métropolitaine »
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Bernard Kleynhoff Président de la CCI Nice Côte d'Azur B.Kleynhoff : « On a vocation à devenir CCI métropolitaine »

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Président de la CCI Nice Côte d'Azur, vice-président de la nouvelle CCI régionale Paca, Bernard Kleynhoff dévoile les enjeux de ses mandatures.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Vous faites partie du bureau de la CCIR Paca, présidé par Dominique Estève, et en ce sens, vous serez amené à participer à sa construction. Comment l'imaginez-vous?

Bernard Kleynhoff : Il y a une partie que l'on connaît, fixée par la loi, une autre qu'il nous appartient d'inventer. La CCIR doit être un outil extrêmement collaboratif, dans lequel chacune des CCI territoriales apportera ce qu'elle a meilleur. Cela veut dire, beaucoup d'échange entre des chambres de taille et d'activités différentes. Il faut que tout cela s'équilibre avec des mots qui doivent être équité, solidarité et envie de mutualiser. Évidemment, tout ce qui se fera au sein de la CCIR ne pourra se faire avec toutes les CCI territoriales car il y a des problématiques spécifiques qui ne concerneront que quelques-unes comme la gestion portuaire ou l'économie de la montagne. Mais cet outil, s'il est bien construit, et là-dessus j'ai toute confiance en Dominique Estève, doit nous permettre de redonner de la visibilité et de la crédibilité au réseau consulaire dans son ensemble. C'est un véritable challenge, un défi que nous ont lancé les politiques. Même s'ils s'en défendent, ne perdons pas de vue que, sur certains sujets, on va servir d'expérimentation pour la réforme des collectivités territoriales.

Autre challenge de votre mandature, cette fois-ci locale, le passage de la CCI NCA en CCI métropolitaine lorsque Nice deviendra métropole...

B.K. : Si la loi ne nous dit pas grand-chose sur les CCI métropolitaines, elle nous offre le choix. C'est donc une option qu'il nous appartiendra de prendre ou pas. Sur un point politique, ce passage permettra à la métropole de récupérer de la compétence économique aujourd'hui dévolue à la Région. On peut donc imaginer que l'accompagnement de la récupération de cette compétence se fera aussi dans une CCI métropolitaine... Avec un défi important, si l'on opte pour, qui sera de travailler de deux manières différentes car la CCI NCA restera territoriale en dehors du périmètre de la future métropole niçoise.

Envisagez-vous de choisir l'option métropolitaine ?

B.K. : Oui, je pense qu'on a vocation à devenir une CCI métropolitaine. Et là encore, les politiques nous lancent un challenge car il semblerait que la communauté urbaine de Nice devienne la première métropole, ou du moins une des premières métropoles, ce qui veut dire que nous serons nous aussi une des premières CCI métropolitaines. À nous alors d'écrire le début du scénario...

Où en est l'élaboration de votre projet CCI 2015 ?

B.K. : Nous souhaitons qu'élus, membres associés et collaborateurs forment un tout pour la réalisation de nos trois objectifs qui sont le développement économique de nos entreprises, l'attractivité du territoire et l'intégration des jeunes dans la vie professionnelle via l'alternance et l'apprentissage. Nous sommes en train de construire un programme en y intégrant tout ce qu'on a pu entendre durant la campagne, et en écoutant les acteurs économiques pour prendre ce qui nous paraît le plus judicieux.

Quelles en sont les grandes lignes ?

B.K. : Elles partent du bon sens: faire mieux pour le plus grand nombre, mais aussi faire comprendre aux entreprises que la relation avec la CCI doit s'inscrire de manière pérenne. La chambre n'est pas le médecin des entreprises, l'échange doit se faire en amont. Un jour de 1993, un homme a poussé les portes de la CCI NCA parce qu'il voulait créer une entreprise. On l'a fort bien accueilli, on lui a expliqué les choses, on l'a accompagné, et cet homme-là, quelques années plus tard, se retrouve président de la chambre. Voilà comment la relation doit s'établir. Et c'est là-dessus qu'on travaille.

Selon vous, quelles sont les filières à développer pour renforcer notre économie?

B.K. : Il y a deux secteurs nouveaux sur lesquels on va oeuvrer un peu plus que par le passé et qui sont importants pour notre développement futur. D'une part, le secteur de la santé, du soin à la personne et de la qualité de vie qu'on exploite assez mal dans le département. Il y a là des métiers à inventer. De l'autre, le secteur de l'énergie, en particulier tout ce qui touche à l'économie, à la production et à la gestion de l'énergie. C'est une filière que l'on connaît mieux, mais qu'il faut soutenir et dynamiser.

Une filière qui s'inscrit parfaitement dans le cadre de l'Eco-Vallée qui, pour beaucoup, tarde à se mettre en place...

B.K. : L'OIN, c'est un engagement de 30 ans au minimum. Je pense qu'il est préférable de perdre un peu de temps au départ, mais d'être sûr d'aller dans le bon sens et de trouver les meilleures réponses. Mais il est vrai qu'aujourd'hui, on ne sait pas répondre à des entreprises qui souhaitent s'implanter dans l'Eco-Vallée.

C'est un problème...

B.K. : Il y a quand même des zones qui fonctionnent comme Carros, Saint-Laurent ou encore Gattières. Il se passe des choses tout au long de ce fleuve... Cependant, je conçois, en tant que chef d'entreprise, que cela ne va pas assez vite. Il nous faut inventer l'avenir.

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