Nancy
Biolie ouvre un bureau à Houston pour accélérer sur le marché nord-américain
Nancy # Services # Biotech

Biolie ouvre un bureau à Houston pour accélérer sur le marché nord-américain

S'abonner

Producteurs d’ingrédients naturels pour les marchés de la cosmétique, de la nutraceutique et de la nutrition-santé, Biolie, basée à Vandœuvre-lès-Nancy, veut s’accrocher à la dynamique du marché nord-américain. Le dirigeant de la biotech lorraine, Nicolas Attenot, veut multiplier par cinq l’activité réalisée aux États-Unis.

Biolie réalise déjà 40 % de son activité à l’export et va encore se rapprocher du marché nord-américain — Photo : © Jean-François Michel

Après cinq mois passés auprès des équipes de Biolie, à Vandœuvre-lès-Nancy, pour comprendre les subtilités du procédé d’extraction enzymatique développé par la biotech lorraine, Jordan Yeboah a commencé à prospecter aux États-Unis le 1er février 2023. Les résultats ne se sont pas fait attendre : "Au cours de sa première tournée, notre nouveau commercial a pu rencontrer une quinzaine de prospects, ce qui a débouché sur 200 demandes d’échantillons", se félicite Nicolas Attenot, le dirigeant de Biolie.

Pour le producteur d’ingrédients naturels pour les marchés de la cosmétique, de la nutraceutique et de la nutrition-santé, riche d’un catalogue de 30 ingrédients extraits à partir de substances aussi diverses que le sapin, la salade ou les légumes, il était temps de s’arrimer à la dynamique du marché nord-américain. Biolie réalise 40 % de son chiffre d’affaires à l’international, dans une quinzaine de pays, mais seulement 6 % aux États-Unis. Pourtant, "c’est le premier marché mondial dans la cosmétique", résume Nicolas Attenot. Pour l’instant, la biotech lorraine livre seulement une quinzaine de clients nord-américains, quand le territoire en compte "plus de 2 000", assure Nicolas Attenot.

Deux années à 50 % de croissance

Un potentiel qui a poussé le dirigeant de Biolie à rassembler "entre 100 000 € et 150 000 € sur un an", un financement conforté par Bpifrance et son assurance export, pour ouvrir un bureau à Houston, aux États-Unis, et affirmer un objectif : multiplier par cinq l’activité réalisée sur le marché nord-américain d’ici à trois ans, en distribuant les produits Biolie via l’américain ChemSpec.

"En plus du salaire de notre technico-commercial, Jordan Yeboah, il a fallu ouvrir le bureau à Houston et s’équiper avec du matériel pour faire des salons", additionne Nicolas Attenot. Un risque calculé pour la biotech lorraine, qui emploie 12 salariés et opère sur un marché très porteur. Si le dirigeant de Biolie préfère rester discret sur son chiffre d’affaires, il accepte de lever le voile sur les niveaux de croissance : +50 % sur les deux derniers exercices et des prévisions du même acabit pour 2023 : "Nous serons autour de 45 %", estime Nicolas Attenot.

Exploitant un procédé breveté, à base d’enzymes, permettant d’obtenir des ingrédients naturels sans solvant, sans procédé chimique, les "cocktails enzymatiques" de Biolie peuvent par exemple extraire des ingrédients antioxydants et lissants depuis de la laitue. "Dans les métiers de la cosmétique, de très gros acteurs sont maintenant vraiment portés sur le respect de l’environnement et interrogent la provenance de leurs ingrédients", affirme Nicolas Attenot, qui envisage, si le marché nord-américain répond comme prévu, de créer une filiale aux États-Unis.

Vers des capacités de production multipliées par trois

Pour pouvoir vendre plus, Nicolas Attenot se prépare aussi à produire plus. Capable de traiter 100 tonnes de matière par an dans la bioraffinerie de Vandœuvre-lès-Nancy, le dirigeant a déjà investi, soutenu par le Plan de relance, pour soigner sa performance opérationnelle et être capable d’augmenter sa capacité. "Nous portons un projet devant nous permettre de doubler, voire tripler notre capacité d’ici à deux ans", dévoile Nicolas Attenot. Un projet qui nécessitera de quitter les locaux de la rue du Bois de la Champelle, sur le Technopole de Nancy-Brabois, pour acquérir ou faire construire un bâtiment.

En attendant d’exploiter de nouvelles lignes de production, le dirigeant peut désormais aussi compter sur une bioraffinerie basée au Canada. En 2019, Biolie avait officialisé l’octroi d’une licence de brevet au Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage de l’Université du Québec à Chicoutimi pour l’utilisation de sa technologie verte d’extraction. La production devait démarrer en 2020 : "Mais le Covid a tout bloqué", se désole Nicolas Attenot qui voit avec satisfaction ce projet se concrétiser en février 2023. Prudent malgré les développements et le dynamisme de son marché, le dirigeant de Biolie surveille de près l’augmentation du prix de ses consommables, qui ont grimpé de 30 à 50 %, et garde en tête les risques de récession mondiale : "En général, quand le consommateur affronte une crise économique, il retire tout ce qui est non essentiel. Et la cosmétique trinque", résume Nicolas Attenot.

Nancy # Services # Biotech # International
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise BIOLIE