Implanté dans le quartier populaire Lille Sud, le centre commercial Lillenium dresse un bilan positif de son activité, trois ans après un démarrage assez chaotique. Fruit d’un investissement total de 140 millions d’euros, ce centre commercial de 56 000 m² a ouvert ses portes en août 2020, en pleine crise sanitaire. "Un mois après, nous avons dû fermer nos portes. Nous avons ensuite enchaîné des périodes d’ouverture et de fermeture, ainsi que les complications liées aux règles sanitaires en vigueur. Notre première vraie année d’exploitation pleine, c’est 2022", reconnaît Juliette Schollier, la directrice de ce centre. En 2023, Lillenium prévoit d’atteindre les cinq millions de visiteurs, soit 500 000 de plus qu’en 2022. "L’objectif est de continuer à faire de la croissance, si possible à deux chiffres". En vitesse de croisière, le centre commercial vise un trafic de 7 à 8 millions de visiteurs.
Un taux d’occupation de 85 %
Lillenium affiche, pour ce mois de septembre 2023, un taux d’occupation de 85 % de ses cellules commerciales, mais ne précise pas le taux de turnover parmi les enseignes. Certaines d’entre elles n’ont pas résisté à la crise sanitaire, parmi les indépendants notamment, quand d’autres s’affichent comme de véritables locomotives : c’est le cas de l’hypermarché Leclercq, mais aussi des enseignes positionnées sur les produits à bas prix, comme Action ou Normal. "Action a même avancé son horaire d’ouverture, de 10 heures à 8 h 30, car la demande est là", souligne la directrice.
Pour se différencier des autres centres commerciaux lillois et dynamiser le trafic, Lillenium mise sur une offre de services, notamment en santé, avec un centre dentaire, ophtalmologique, une pharmacie, quatre opticiens, etc. Côté loyers, dans un contexte d’inflation, "le propriétaire négocie au cas par cas avec les enseignes. Il faut savoir que les charges ne sont pas très élevées car depuis l’ouverture, le centre fait tout pour optimiser son impact énergétique". Lillenium est détenu en majorité par la holding FAE (Financière Abitbol et Enfants), domiciliée à Toulouse, aux côtés du promoteur lillois Vicity.
Développer le pôle restauration
Pour poursuivre sur cette lancée, Lillenium mise plutôt sur le développement du pôle restauration, afin de répondre aux futurs besoins générés par les programmes immobiliers en cours de livraisons, à proximité de ses murs. Parmi eux, celui de la nouvelle cité administrative, qui accueillera près de 3 000 salariés durant le premier trimestre 2024. "Tous les projets autour de nous ont pris du retard, mais il y a plusieurs choses dans les tuyaux : l’arrivée d’un cinéma, d’une résidence Domitys, d’un immeuble de bureaux, mais aussi un projet de gare TER et de réhabilitation du quartier Lille Sud, etc. Nous avons aussi près de nous le pôle CHR, qui emploie près de 16 000 salariés." Tous ces projets devraient générer du trafic supplémentaire et qualifié : "Lillenium, en raison de son emplacement, n’est pas vraiment un lieu de passage mais une destination. Les chiffres d’affaires de nos boutiques augmentent avec le trafic", se réjouit Juliette Schollier, qui reste toutefois discrète sur les données chiffrées.
