La French Tech Côte d’Azur a deux nouvelles présidentes : Betty Seroussi et Élodie Bondi. La première est la cofondatrice et présidente de Travel Planet (80 collaborateurs, CA 2023 : 120 M€), spécialiste du voyage d’affaires et éditeur de solutions technologiques à Sophia Antipolis. La seconde est la directrice générale de Qualisteo (CA 2023 en prévision : 7 M€), entreprise niçoise spécialisée depuis 2010 dans la performance énergétique des entreprises. Les deux femmes se sont rencontrées il y a peu mais composent un "binôme très complémentaire, selon Betty Seroussi. Tant par notre parcours que par notre vision."
Donner de la visibilité aux futures ETI
Qualisteo vient de boucler un financement de 5 millions d’euros, Travel Planet a quant à elle grandi sans levées de fonds. Aujourd’hui en hypercroissance, cette dernière, née en 2014 à Paris avant de s’implanter à Lille, a connu des épisodes douloureux et n’a pas toujours trouvé les soutiens nécessaires. "En 2016, nous avons été refusés à la French Tech de Lille car nous n’avions pas fait de levées de fonds. Nous ne rentrions pas dans les cases. Alors, quand nous sommes arrivés sur la Côte d’Azur en 2019 et que j’ai vu toutes ces aides et opportunités données ici aux jeunes entrepreneurs, et que l’on m’a ouvert la porte via Cannes is Up et Alice André sa coprésidente, j’ai voulu m’engager. Et je veux que les suivants puissent avoir une mise en lumière au national, voire à l’international."
Apporter cette visibilité aux jeunes pousses certes, mais aussi à celles, comme Travel Planet, devenues de belles PME et qui peuvent légitimement rêver d’un avenir d’ETI "voire de licornes", c’est un axe majeur que veut développer le tandem présidentiel.
Fédérer et faire fantasmer
Autre objectif, de taille : fédérer les quatre territoires et leur association respective, qui composent la French Tech Côte d’Azur : Nice et Nice Start-Up, Sophia Antipolis et Telecom Valley, Cannes et Cannes is Up, et Grasse et le Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse. "Notre territoire est très atypique, avec des identités totalement différentes et parfois des guerres d’ego. Avec Élodie, nous voulons gommer cela. César Camy et Frédéric Bossard (les présidents précédents, NDLR) ont commencé à le faire. Si nous voulons briller au national et ne pas être identifiés simplement comme le territoire de la mer et des palmiers, cette fédération est indispensable." Parler d’une seule voix et la faire entendre jusqu’à Paris, ce sera l’une des missions de Betty Seroussi, référente nationale. "Il faudra aller dire régulièrement que nous existons, mais il faudra aussi que des représentants nationaux viennent ici. Depuis 18 mois que je suis au conseil d’administration de la French Tech Côte d’Azur, je n’en ai jamais vu aucun."
Un grand travail attend donc les deux présidentes qui veulent aussi embarquer les institutionnels et les grandes entreprises locales. "C’est presque un honneur de porter le macaron French Tech. Mais je trouve que cela ne fait pas encore assez fantasmer sur notre territoire. Or, si ça fait fantasmer, les grandes entreprises nous rejoindront et le national nous regardera et cela fera boule de neige." Pour lancer ce cercle vertueux, le nouveau bureau de la French Tech Côte d’Azur présentera sa feuille de route d’ici la fin du premier trimestre 2024.
