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Be Player One lève des fonds pour rendre le jeu vidéo accessible aux handicapés
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Be Player One lève des fonds pour rendre le jeu vidéo accessible aux handicapés

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La start-up nancéienne Be Player One, qui opère dans le conseil et le développement technologique pour l'inclusion numérique, s’apprête à ouvrir son capital pour finaliser une solution s’adressant à l’industrie du jeu vidéo. Avec un objectif : rendre les créations des éditeurs accessibles aux handicapés et prendre position sur un marché florissant.

L’effectif de la start-up nancéienne Be Player One devrait passer de 25 à 60 salariés d’ici fin 2023 — Photo : Be Player One

À la fin du premier trimestre 2023, le carnet de commandes de Be Player One, opérant dans le conseil et le développement technologique pour l’inclusion numérique, contenait déjà pour 850 000 euros d’activité : "Ce qui nous laisse penser que nous allons terminer l’année sur plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires", anticipe Maxime Viry, le fondateur et président de la start-up nancéienne. En 2022, 90 % des 350 000 euros de chiffre d’affaires de Be Player One ont été réalisés dans l’audit, le conseil et la formation sur l’accompagnement des entreprises et des collectivités dans la mise en conformité de leur site web, au regard des obligations légales françaises et internationales. "Pour l’instant, nous ne sommes pas rentables", précise Maxime Viry. "Ce sera pour 2027. À cette date, nous pèserons 30 millions d’euros de chiffre d’affaires."

Une start-up en plein road-show

Avant d’atteindre le point d’équilibre, le dirigeant lorrain prévoit de faire passer l’effectif, actuellement de 25 salariés, à 60 d’ici la fin de l’exercice, puis de boucler deux levées de fonds, dont une pour se développer hors des frontières de l’Hexagone.

Fondée en 2021 avec 70 000 € de capital par Franck Leroy, Olivier Nourry, Maxime et Sandrine Viry, Be Player One s'est financé grâce à un premier tour de financement non dilutif de 2 millions d’euros, bouclé il y a un peu plus d’un an auprès d’un pool bancaire, de Bpifrance, de Réseau Entreprendre, de France Active, d’Initiative Grand Nancy et de la société d'investissement régionale Sodiv. "Actuellement, nous sommes en plein road-show. Nous cherchons à lever 4 millions d’euros", dévoile Maxime Viry.

Une somme qui doit permettre de mettre sur le marché les premières solutions de la deuxième branche d’activité de Be Player One, l'inclusion dans le jeu vidéo. "Les éditeurs de jeux continuent de se priver de près d’un sixième de la population, les porteurs de handicap moteur ou autre, pour laquelle les jeux vidéo actuels ne sont pas adaptés", assure l'entrepreneur.

Équipements adaptés

Première étape, la distribution de manettes de jeu et de claviers adaptés : Be Player One s’appuie déjà sur un catalogue de 300 références et vient de mettre sur le marché un joystick permettant à des joueurs avec des muscles atrophiés de se lancer dans une partie. Be Player One négocie actuellement avec l’entreprise adaptée APF Ludres, près de Nancy, pour faire assembler localement son joystick. "Nous travaillons aussi à détourner des claviers ou des souris grand public pour couvrir tous les besoins des joueurs handicapés moteurs, grâce au travail de nos ergothérapeutes", détaille le dirigeant de Be Player One.

Autre activité, la formation : "Grâce à une plateforme d'e-learning, nous voulons sensibiliser les soignants à la question de l’accessibilité du jeu vidéo", appuie Maxime Viry. Une forme de réponse à sa propre situation : atteint d’une maladie neuromusculaire dégénérative, Maxime Viry a abandonné les jeux vidéo pendant vingt ans avant de trouver seul les réponses lui permettant de jouer.

Améliorer l'accessibilité

Enfin, Be Player One planche sur une plateforme en mode SaaS permettant aux éditeurs de jeux vidéo d’améliorer l’accessibilité de leurs créations. "Sur ce sujet, notre approche se fait par la technologie, pas par le conseil", souligne Maxime Viry. "La plateforme, entièrement automatisée, va donner tous les éléments aux studios pour intégrer des fondements d’accessibilité dans le jeu." Ce développement stratégique, qui a déjà nécessité plus de deux ans de travail, doit permettre à Be Player One de proposer aux éditeurs son propre code, sous forme d’API, présentant des solutions clés en mains et accessibles.

Numéro un mondial

Avant d’en arriver là, le dirigeant de Be Player One et ses associés auront posé une autre "brique" formant l’activité de la start-up : une plateforme d’e-learning développée pour les designers de jeux vidéo ainsi que tous les intervenants dans le processus de création d’un jeu. L’accès à la plateforme sera commercialisé sous forme d’abonnement. Si l’ensemble de la plateforme va nécessiter encore "plusieurs années de travail", les "premières briques" et notamment celle de l’e-learning, doit être sur le marché avant la fin 2023.

Écouté avec attention lors de son tour de France des financeurs, Maxime Viry espère avoir le "luxe du choix" pour sélectionner le meilleur partenaire financier. "L’appétence des investisseurs va surtout nous permettre de négocier les termes de la gouvernance", précise le dirigeant, qui veut garder les commandes de sa start-up et ne fait plus mystère de ses ambitions : "Nous voulons être le numéro un mondial sur la thématique handicap et jeu vidéo".

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