Dans un sourire, la présidente du groupe Manuloc, Catherine Barthélemy, confesse ne pas savoir "limiter les perspectives" de croissance ouvertes par sa nouvelle acquisition. Encore soumis à l’approbation de l’Autorité de la concurrence, le rachat d’une société opérant dans la location financière d’actif va permettre à Manuloc, opérant depuis Metz dans la location de matériel de manutention, de gagner "tout de suite 25 % de chiffre d’affaires supplémentaires", se félicite Catherine Barthélemy. Tenue par les contraintes administratives, la présidente du groupe Manuloc préfère ne pas dévoiler immédiatement le nom de sa future acquisition. Mais se régale déjà des développements à venir.
Un groupe en "très bonne santé financière"
Employant 1 100 salariés, le groupe Manuloc a bouclé le dernier exercice sur un total de 430 millions d’euros : "Nous réalisons une moyenne de 7 % de croissance par an", précise Catherine Barthélemy. "En 5 ans, nous avons fait 30 % de croissance." Autre donnée financière qui a permis au groupe de convaincre un pool bancaire de l’accompagner dans cette opération de croissance externe : le groupe messin affiche un EBITDA, soit le résultat avant impôts, amortissements et autre dépréciation de "40 % du chiffre d’affaires", dévoile Catherine Barthélemy, soit 172 millions d’euros. "Nous sommes en très bonne santé financière", tranche la présidente du groupe Manuloc.
Diversification dans la location financière
Spécialisé dans la location opérationnelle, soit le fait d’acheter des actifs pour les louer sur des durées plus ou moins longues, grâce à des contrats incluant les opérations de maintenance, le groupe va donc se diversifier dans la location financière. "Les actifs que nous voulons louer à nos clients, c’est tout ce qui peut être utile à la décarbonation de l’économie", détaille Johann Peyroulet, le directeur général délégué de Manuloc. Soit une liste incluant batteries de stockage, chargeurs intelligents, solutions de régulation de la consommation électrique ou encore panneaux photovoltaïques.
Autant de matériels que les équipes de Manuloc sourcent de longue date, que ce soit du fait de leurs relations avec les six principaux constructeurs mondiaux de matériel de manutention ou de celles avec les spécialistes du matériel électrique. "Nous travaillons déjà avec ces partenaires tout au long de la chaîne de valeur de nos matériels de manutention", insiste Johann Peyroulet.
Passer du "Capex à l’Opex"
Décrivant l’envie chez ses clients de "transformer les investissements en loyers, de passer du Capex à l’Opex", le directeur général délégué de Manuloc vise tout de suite l’Europe grâce à cette nouvelle opération de croissance externe. Pour l’instant, les équipes de Manuloc s’appuient sur un parc de 23 000 machines, dont principalement des engins de manutentions, pour une valeur d’actif brut de 645 millions d’euros. "Nous investissons en moyenne 100 millions d’euros par an", précise la présidente du groupe.
Demain, dans un portefeuille client plus vaste, les équipes de Manuloc chercheront à sélectionner les "meilleurs fournisseurs" pour permettre à leurs clients de louer "les meilleurs produits de décarbonation". Citant l’entrée en vigueur du décret tertiaire, qui fixe pour les acteurs de l’immobilier tertiaire des objectifs de réduction de consommation de -40 % en 2030, Johann Peyroulet veut désormais utiliser le "savoir-faire de Manuloc" dans la "réalisation de cahier des charges" pour accompagner ses clients dans leur décarbonation.
