En quoi MyHotelMatch se différenciera-t-elle des plateformes de réservation existantes ?
Sur les outils en ligne, vous indiquez une date et une destination, et voyez apparaître 200 ou 300 hôtels, à trier en fonction des étoiles, du prix et des photos. Avec MyHotelMatch, vous définissez qui vous êtes, en toute honnêteté : moi, je suis un homme de 59 ans, qui boit du Coca zéro, aime fumer un cigare en fin de journée… l’idée est d’atteindre un niveau de profilage correspondant à celui des applications de rencontres. Quand on voyage avec ses amis, en famille, en couple ou pour le travail, nous ne sommes pas la même personne. Il s’agit donc de faire en sorte que le client soit au bon endroit, au bon moment.
De même, l’hôtel a ses caractéristiques - nombre de chambres, piscine, spa - et à un moment donné, il correspondra à un certain nombre de voyageurs et à un autre moment, à un autre type de voyageurs. Par exemple, l’hôtel Molitor face à Roland-Garros ne vous correspondra pas en juin si vous n’aimez pas le tennis.
Si le premier niveau de matching se fait par un algorithme, un deuxième niveau se fait par le réseau social du client, les gens avec lesquels il aura eu envie de partager l’application et qui vont lui conseiller des hôtels qu’ils connaissent. Le meilleur recrutement d’utilisateurs reste le bouche à oreille.
Cela modifiera-t-il la relation entre les deux parties ?
Aujourd’hui, entre la réservation et l’arrivée, vous ne parlez pas à l’hôtelier. Nous allons recréer un peu d’humain dans le processus. Nous proposons de bons endroits. S’ils conviennent au client, il le "like" et, comme sur un site de rencontres, il peut alors discuter avec l’hôtel, préciser ses attentes afin d’avoir la meilleure expérience : demander telle marque de soda ou avoir une chambre près de l’ascenseur car il a mal au genou. À l’hôtelier de répondre au mieux et de conclure pour transformer le match en réservation. Cela lui permettra de limiter au maximum les commentaires négatifs, très difficiles à effacer. Nous sommes positionnés sur le segment luxe et expérience, les attentes de la clientèle sont élevées.
Comment vous rémunérerez-vous ?
De manière très classique, à la commission. En revanche, nous voulons casser le modèle existant. Là où Booking ou Expedia prennent autour des 25 %, nous prendrons 15 % et plus nous travaillerons avec l’hôtel, plus la commission baissera, jusqu’à 10 %.
Sur combien d’hôtels pourrez-vous vous appuyer au lancement de l’appli cet automne ?
MyHotelMatch a fait l’acquisition en 2022 de My Agency, groupe spécialisé dans la conciergerie et les services premium, que j’ai co fondé et qui compte déjà en contrat 20 000 hôtels haut de gamme et "expérientiels". Nous allons industrialiser ainsi ce que nous faisons de façon plus artisanale.
À ce jour, c’est donc My Agency qui "porte" MyHotelMatch ?
Nous avons un modèle peu courant avec d’un côté une entreprise brick and mortar (traditionnelle, ayant pignon sur rue, NDLR) qui fait office de fondation, amène l’expertise métier et un chiffre d’affaires existant, et de l’autre, un pure player internet en mode start-up. Un peu comme la haute couture et le prêt à porter, vous avez le meilleur des deux mondes qui se nourrissent mutuellement. Le groupe (CA 2022: 7,8 M€) compte 60 collaborateurs, dont 12 travaillent au développement de l’application. C’est très rare d’avoir tout cela, le tout coté en Bourse (sur Euronext Paris, ndlr) : s’il y a création de valeur, le public pourra en profiter.
