Fondée il y a trente-cinq ans à Rennes, l’imprimerie Micro Lynx est à un tournant de son histoire. Son fondateur, Olivier Venien, associé dans l’affaire à son épouse Gwénaëlle (actuelle DAF), prépare la relève avec ses enfants, Charly et Joanna. Respectivement entrés dans l’entreprise en 2012 et 2017, ils ont envie de faire perdurer l’aventure par la diversification des technologies et des marchés. Cet avenir-là, Olivier Venien le prépare en réalité depuis plusieurs années, à coups d’investissements et d’adaptation constante pour répondre aux demandes des clients. S’il continue de travailler pour de grandes entreprises (comme Yves Rocher, pour tous les points de vente du monde), il intervient de plus en plus pour des petites entreprises. L’imprimerie, qui travaille pour la France entière, a fait de son agilité et de la personnalisation sa différence dans un secteur hyper concurrentiel. Résultat, en cinq ans, Micro Lynx est passé de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires à 10 millions. "Pour s’en sortir il faut apporter une plus-value. L’impression sur-mesure et la production raisonnée, qui réduit le risque de gaspillage de matière première, font notamment notre différence", estime Joanna Venien.
1 million d’euros investis en deux ans
Ainsi, Micro Lynx a investi dans de nouvelles machines ces derniers mois pour rester au-dessus du lot. "Nous avons reçu en 2022 une machine de découpe papier au laser, qui coûte 650 000 euros. Avec elle, nous ne produisons que ce qui est nécessaire, ce qui évite le stock inutile et les déchets, explique Joanna Venien. Elle nous a permis de gagner de nouveaux clients, pour qui nous pouvons faire des mini-séries, des prototypes, etc." Ces deux dernières années, c’est même plus d’un million d’euros qui a été injecté dans l’outil de production. Une "double-façeuse" (50 000 euros) a par exemple été installée pour répondre à la demande d’un client de la GMS qui souhaitait du scotch double face sur toutes ses étiquettes de magasin. Une tâche chronophage jusqu’alors pour Micro Lynx, qui le faisait à la main… Une machine à découpe laser pour le bois vient également d’être installée, moyennant 147 000 euros.
Des puzzles et des emballages
"Nous avons une demande croissante de fabrication de puzzles en bois, pour un client rennais en particulier, Les Baroudeurs, justifie Joanna Venien. Cette machine diminue le temps de découpe et donne un rendu encore plus précis. Nous avons aussi une machine unique pour conditionner ensuite les puzzles en vrac." De quoi permettre à Micro Lynx de se lancer dans ce marché en forte croissance. Mais ce n’est pas sa seule diversification. L’imprimerie a réceptionné en septembre dernier une plieuse-colleuse (107 000 euros) destinée à faire des emballages et du packaging. "L’objectif est de nous ouvrir vers de nouveaux clients, par exemple dans la cosmétique, le chocolat… Cette stratégie est nécessaire si on veut continuer de nous développer", ajoute la nouvelle dirigeante. D’ailleurs, la famille réfléchit à la manière dont elle va communiquer à l’avenir sur l’activité de l’entreprise : "Nous cherchons un mot qui engloberait tout ce que nous réalisons, parce que nous ne sommes pas qu’une imprimerie ", souligne Joanna Venien, qui veut continuer à "être à la pointe". Comme a toujours essayé de le faire son père. Olivier Venien doit donc partir en retraite à la mi 2024, cédant ses parts à ses enfants, à 50/50. "Il gardera un œil sur la partie création", sourit sa fille.
