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Autopartage : Citiz lorgne la gestion de flottes automobiles d’entreprises
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Autopartage : Citiz lorgne la gestion de flottes automobiles d’entreprises

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Pionnière de l’autopartage en France depuis 2001, la marque Citiz, exploitée par la SCIC Auto’trement pour le Grand Est, accélère son développement en ayant repris la main sur ses outils afin d’élargir son offre aux entreprises.

Jean-François Virot-Daub, directeur général de Citiz Grand Est, lors de l’inauguration d’une nouvelle station d’autopartage à Colmar — Photo : Fabrice Voné

Citiz appuie sur l’accélérateur. Depuis la fin de la pandémie, l’autopartage a le vent en poupe. Aussi bien au niveau national, via une quinzaine d’opérateurs réunis en réseau, que dans la région où est née cette aventure en 2001, à l’initiative d’une vingtaine de Strasbourgeois regroupés sous la SCIC Auto’trement (CA 2022 : 3,40 M€ ; une vingtaine de salariés) qui exploite toujours la marque Citiz dans le Grand Est. Vingt ans plus tard, la coopérative continue de renforcer son maillage par de nouvelles stations comme à Colmar, Eckbolsheim et Oberhausbergen (Bas-Rhin). Le service compte désormais 400 véhicules en libre-service répartis sur plus de 40 sites dans le Grand Est. Selon l’Ademe, une voiture en autopartage remplacerait 5 à 8 voitures personnelles et permettrait de libérer jusqu’à 3 places de stationnement par véhicule.

Une nouvelle appli mobile

Moins visible que ses véhicules blancs au toit vert souvent stationnés à proximité des gares, Citiz déploie actuellement sa nouvelle application développée en interne pendant quatre ans à la faveur de l’investissement financier des sociétaires de la coopérative. Aussi bien de simples particuliers que des collectivités publiques à l’instar de la Région Grand Est, l’Eurométropole de Strasbourg, les municipalités d’Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin) et de Metz et le Grand Reims. "Auparavant, on travaillait avec un fournisseur. C’était comme si on avait un logiciel posé sur une étagère qu’on ne pouvait pas faire évoluer aussi vite qu’on le souhaitait, explique Jean-François Virot-Daub, directeur général de Citiz Grand Est. Outre notre appli mobile, nous avons redéveloppé tout le système pour avoir notre autonomie."

Des offres sur mesure destinées aux entreprises

Cette évolution permet notamment une prise en charge plus rapide du véhicule et simplifie la location dans les autres régions. "2023 est consacrée aux migrations de toutes les structures Citiz de France vers ce nouvel outil. Une fois que ce sera effectif, l’équipe s’attachera à développer de nouvelles fonctionnalités et nous avons pléthore d’idées", poursuit Jean-François Virot-Daub. Parmi elles, la volonté de proposer des offres aux entreprises afin de prendre en charge leur flotte automobile.

"Nous savons gérer une flotte en autopartage pour les particuliers et les professionnels (qui représentent 30 % des utilisateurs Citiz, NDLR), nous savons gérer une flotte de véhicules captifs, mais nos outils n’étaient pas assez fluides et intuitifs pour les mettre dans les mains de nos clients. Grâce à notre nouvelle technologie, nous allons pouvoir développer des fonctionnalités de gestion de parc. Ce qu’on fait pour nous, on va pouvoir le transférer et le rendre accessible à nos futurs clients professionnels", détaille le dirigeant.

Dans un premier temps, Citiz cible les entreprises qui disposent d’un parc de quelques dizaines d’automobiles. "Nous pouvons nous positionner pour équiper leurs véhicules avec des boîtiers et les rendre accessibles via notre appli sous forme de groupe privé dont l’entreprise aura la gestion. Nous pourrons proposer de vraies synergies entre un parc captif et l’accès à toutes les voitures Citiz. Cette technologie va nous permettre de déployer des offres sur mesure et encore beaucoup plus fines", indique Jean-François Virot-Daub.

"L’autopartage, ce n’est pas une machine à cash"

En début d’année, la SCIC avait commencé à renforcer son identité en rapatriant son service de free-floating, lancé en 2015 sous l’intitulé Yea! pour contrer les velléités d’Autolib' qui souhaitait s’installer en province, sous le giron Citiz. "Nous avions créé notre propre concurrence pour occuper le terrain, c’était une bonne idée car ce concurrent n’est jamais venu, rappelle le DG au sujet de ses petites citadines aujourd’hui reconnaissables à leur couleur rouge et leur toit noir. Mais sur le long terme, nous nous sommes rendu compte qu’il était difficile de faire vivre deux marques à notre niveau."

À son rythme, Citiz semble s’accommoder de la concurrence. "En presque 25 ans d’autopartage sur la région, nous avons vu passer des start-up, des grands groupes et des constructeurs lancer des services durant quelques années avant de se replier. Parce que l’autopartage, ce n’est pas une machine à cash. C’est rentable puisqu’on se développe sur nos recettes, de manière progressive et régulière et en étant présent sur les territoires. Nous avançons au fur et à mesure des opportunités. La rapidité de notre développement dépend aussi du contexte de chaque ville, conclut Jean-François Virot-Daub. Mais, comme les choses s’accélèrent, nous pourrions avoir 2 000 voitures dans la région dans dix ans."

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