Pouvez-vous préciser ce qu'est le projet de l'ex-brasserie Saint-Hélier, ancien site d’embouteillage de Kronenbourg, que vous transformez en "lieu des transitions" à Rennes ? Comment l'Agence Déclic s'inscrit-elle dans ce projet ?
Anne-Laure Simon : Nous cherchions un lieu ayant une identité et qui porte des valeurs. Qui puisse incarner la RSE à Rennes. Nous voulons faire en sorte que s’y croisent tous les acteurs engagés sur les transitions : entrepreneurs, acteurs locaux et citoyens. C’est dans la fertilisation croisée que naissent les choses. Il y a beaucoup de choses autour du numérique à Rennes, mais ce n'est, selon nous, pas encore suffisamment le cas sur les thématiques du développement durable.
Aurélien Ollivry : Le projet a été présenté en novembre aux riverains. Le lieu regroupera trois espaces connectés entre eux. La halle existante deviendra une halle événementielle sur 600 m², gérée par Citédia (société publique propriétaire des lieux qui financera la réhabilitation de la brasserie pour 3,5 millions d’euros, NDLR). Une extension avec un restaurant (géré par les restaurateurs Léopoldine et Gildas Orhan, également partenaires du projet, NDLR) sera accolée à la halle, ainsi que des bureaux, sur deux niveaux, qui accueilleront des entreprises à impact. Nous occuperons le rez-de-chaussée. Notre souhait est que ce lieu abrite de l’événementiel, majoritairement à connotation sociétale. Mais pas seulement. Nous avons envie qu’il soit aussi B to B, c’est-à-dire qu'il attire le monde professionnel : entreprises, associations et collectivités.
Comment est né ce projet ?
A. O. : La RSE est intégrée dans notre ADN et nos activités de conseil (L'Agence Déclic travaille à co-construction d'une stratégie responsable auprès des organisations, NDLR). Depuis octobre 2019, nous sommes devenus une entreprise à mission avec une raison d’être intégrée à nos statuts. On s’est dit que, au regard de notre conscience des enjeux, il fallait aller plus loin, au-delà du conseil et de la formation. Le chantier va démarrer au printemps. Il devrait s’achever à l’automne 2021. Notre objectif est que cette implantation ait un impact positif. Nous voulons aider le territoire à devenir plus performant et efficient tout en incitant à aller vers la RSE et les transitions sociétales.
A.-L. S. : Il y a une vraie urgence écologique et sociétale. On voit bien la limite des États à agir, comme l’a illustré l’échec de la COP23 à Madrid. Dans ce contexte-là, il est nécessaire que les organisations se mobilisent sur ces transitions. Notre pari est que les entreprises et les EPCI soient de vrais leviers de transformation. On veut être catalyseurs de ça.
Comment vivra ce lieu ?
A.-L. S. : Notre ambition est que ce lieu soit un "phare dans la nuit". La brasserie est un lieu chargé d’histoire, avec une grande tour. C’est un bâtiment totem de la ville. Nous souhaitons valoriser ce passé industriel en répondant à la question : "qu'est-ce que l’entreprise ou l’organisation de demain ?".
A. O. : La salle d’événements sera modulable, avec une partie nef, qui est la plus importante, et deux sous-parties sur les côtés. Elle pourra s’adapter à différentes configurations selon les besoins. On peut tout imaginer : des séminaires d’entreprises, des conférences, des workshops... Des salles au rez-de-chaussée pourraient aussi devenir des résidences de projets d’innovation durable. En parallèle, on veut avoir un objet médiatique associé au lieu. Un podcast sur les transitions des organisations a été lancé récemment. Un magazine pourrait aussi voir le jour.
