L’entreprise varoise ATV Composite est depuis quelques semaines estampillée "Industrie du futur", et est ainsi soutenue dans le cadre du plan de relance. Une aide de 44 000 euros a permis au dirigeant, Thierry Maréchal, d’accélérer la robotisation de son usine, installée depuis deux ans à Vinon-sur-Verdon, dans le haut-Var. Cette aide marque aussi une étape pour ATV Composite, qui s’est engagée dans la réduction de son impact sur l’environnement tout en gagnant en compétitivité.
Depuis sa création, à la fin des années quatre-vingt, l’entreprise varoise agit sur l’environnement. Dans les années quatre-vingt-dix, elle fabrique des pales d’éoliennes dans trois usines, situées dans le Var, le Nord de la France et outre-Atlantique et participe, à son échelle, à l’émergence des énergies renouvelables. "Nous avons alors acquis nos lettres de noblesse et avons transposé notre expertise dans la fabrication de pièces industrielles en matériaux composites, en petites, moyennes et grandes séries, à mesure que le marché de la construction d’éoliennes se concentrait", raconte Thierry Maréchal, dirigeant et fondateur.
Une diversification payante
L’entreprise fabrique toujours des pales, de taille plus modeste, de 3 à 26 mètres. Elle fabrique aussi des hélices pour les tours antigel utilisées dans l’agriculture et intervient, sur demande, dans le nautisme ou l’industrie. Cette diversification est confortée, en 2021, par le gain de nouveaux marchés, qui devraient lui permettre de réaliser 1,5 à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. "Habituellement, notre chiffre d’affaires avoisine le million d’euros, mais cette année, nous allons réaliser ce chiffre sur le seul marché agricole, en forte croissance", ajoute le chef d’entreprise, qui confie fournir deux et bientôt trois des six principaux fabricants mondiaux de tours antigels. "Grâce à des hélices moins bruyantes, nous pourrions même en conquérir un quatrième." Du côté des éoliennes, l’entreprise varoise a séduit OVH, l’hébergeur internet implanté dans le Nord, qui veut produire sa propre énergie pour faire tourner ses data centers et lui fait donc confiance pour fabriquer des pales de 32 mètres.
Pales d’éoliennes en matériaux recyclés
Conforté par ces nouveaux contrats, Thierry Maréchal souhaite que l’entreprise devienne plus vertueuse en termes d’impact sur l’environnement. Plusieurs pistes sont explorées. Une start-up a été créée en interne pour développer le secteur agricole. Baptisée SOA (pour Silent Optimal Airflow), "elle développe un nouveau concept pour lutter contre le gel", lâche le dirigeant, qui ne souhaite pas en dévoiler davantage mais promet la mise au point prochaine d’un prototype "plus propre en énergie et réalisé à partir de matériaux recyclés."
Avec ses sept salariés, l’entrepreneur explore aussi la fabrication de pales d’éoliennes en matériaux recyclés : "Nous pouvons remplacer la fibre de verre et de carbone par des fibres naturelles, issues du bambou ou du lin par exemple. Pour les résines époxy, l’industriel Arkema mène des recherches autour de résines entièrement recyclables", détaille Thierry Maréchal. Ce dernier attend ses premiers échantillons pour basculer dans une production respectueuse de l’environnement car pour lui, l’enjeu d’aujourd’hui, n’est pas tant de faire du chiffre d’affaires, mais de fabriquer des équipements socialement utiles et écologiques.
