« On n'arrête pas ! », s'exclame Gurvan Couloigner, dirigeant d'APA (Assistance Protection Antiparasitaire) à Plouvorn(Finistère). Créée en 1991 par son père René Couloigner et un associé, Daniel Henri, l'entreprise spécialisée dans la lutte contre les parasites compte désormais 41 salariés et son chiffre d'affaires ne cesse de progresser. Il a été multiplié par 2,6 en 10 ans et il atteint désormais 3,2 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cette progression a été récompensée par un Carré de la performance fin 2016. Une surprise pour le dirigeant, qui a pris la suite de ses parents en 2007, à 30 ans. « Je ne m'étais pas rendu compte », sourit-il.
Contractualisation
APA fonctionne surtout par contractualisation auprès d'entreprises, notamment agroalimentaires. « La dératisation, c'est notre cœur de métier. Cela représente 60 % de chiffre d'affaires. Les entreprises ont un contrat à l'année et nous pouvons aussi intervenir ponctuellement pour d'autres opérations. » La PME s'est en effet diversifiée dans la désinfection et la désinsectisation. « Nous nettoyons aussi les serres. C'est 5 % de l'activité car elle est très ponctuelle. Cette année nous avons pris 37 saisonniers ! » Les particuliers, eux, ne représente que 15 % du chiffre d'affaires. « On ne souhaite pas développer davantage cette partie. Ce qui nous fait vivre, ce sont les professionnels. » Depuis trois ans, la PME s'est d'ailleurs fait certifier auprès de Veritas sur ces différentes activités. « C'est important sur le marché des professionnels et des entreprises. »
Des opportunités saisies...
« Dès le début, l'entreprise a bien marché, se rappelle Gurvan Couloigner. Mon père et son associé étaient déjà dans le métier mais travaillaient au sein d'une association dans le cadre de la chambre d'agriculture. » D'abord installée au domicile des Couloigner, l'entreprise a fini par emménager dans la zone artisanale de Trievin à Plouvorn en 2002. « Quatre ans plus tard, on faisait des réunions dans la cave de la mairie car on n'avait déjà plus de place ! », se souvient celui qui est entré dans l'entreprise en 1998. Le dirigeant est d'ailleurs en train de racheter les locaux, acquis en crédit-bail, afin de pouvoir construire des extensions. « Ce sera pour 2017 ». Deux embauches sont déjà prévues : un technicien à Plouvorn et une septième personne pour l'agence de Loudéac (22). Car au fil des ans, APA s'est développée géographiquement. « On a saisi des opportunités raconte le patron. En 2007, je pensais ouvrir une agence en Loire-Atlantique car on avait des demandes. Au final, on a racheté une petite société d'une personne. On a installé cette agence à Derval, entre Rennes et Nantes. »
... et un peu de chance
Puis ce sera au tour de l'agence des Côtes-d'Armor d'être créée en 2010. « Cette fois, c'est un franchisé qui voulait arrêter. On a donc repris l'activité, la déménageant de Lamballe à Loudéac pour couvrir le Morbihan également. » En 2013 c'est un salarié qui veut déménager en Normandie et propose de créer l'agence de Saint-Lô. Enfin, la même année, Gurvan Couloigner s'associe à Philippe le Guern pour lancer APPA (Assistance et Protection en Prestations Antiparasitaires) au Mans. Ce dernier est le gérant de la filiale. « On a eu de la chance au moment où on se lançait, relate le dirigeant. Un jour où l'on avait décidé de démarcher le centre du Mans pour se faire connaître, j'ai reçu un coup de fil d'un de nos fournisseurs. Il avait un problème de souris dans un poulailler dans la Sarthe. Je lui ai dit : « Je vois la pancarte du Mans. J'arrive. On n'a mangé ensemble et trois semaines plus tard on était au travail. Le groupe nous a ensuite confié d'autres contrats pour d'autres sites. Rétrospectivement, c'est cela qui nous a vraiment lancés là-bas. »
Renforcer le 35 et le 56
C'est ainsi qu'APA travaille dans tout le grand Ouest. Ce qui n'est pas sans poser problème. « Nous avons des « trous ». Nous sommes assez peu présents en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan ». Pour se renforcer, Gurvan Couloigner hésite encore : « On pourrait créer des agences dans ces départements mais celles de Derval et Loudéac seraient alors trop proches et il faudrait les ramener vers Lorient ou Nantes. Nous pourrions également utiliser uniquement des boîtes postales avec un numéro qui correspond au département. » Rien n'est tranché, le dirigeant poursuit sa réflexion.
