Pas-de-Calais
Alterco veut populariser le cercueil en carton sur le marché français
Pas-de-Calais # Commerce # Création d'entreprise

Alterco veut populariser le cercueil en carton sur le marché français

S'abonner

Fondée en 2019 au Touquet, dans le Pas-de-Calais, Alterco veut conquérir ces prochaines années 10 à 15 % du marché français du cercueil, avec ses produits en carton recyclé. L’Hexagone accuse un retard dans ce domaine, face au reste de l’Europe, en raison d’une législation qui a tardé à se préciser.

Pascal Defosse s’est intéressé au cercueil en carton dès 2014, mais ce n’est qu’en 2019 qu’il a créé son entreprise de distribution, Alterco, basée au Touquet (Pas-de-Calais). Si le concept n’est pas nouveau en Europe, la France accuse un retard sur le sujet. "95 % des cercueils utilisés en France sont en bois massif et 5 % dans d’autres matières, dont le carton", indique le dirigeant.

Une situation liée à un flou juridique : "Jusqu’en 2018, la réglementation française était peu précise sur le cercueil alternatif. Il a fallu attendre novembre 2018 pour avoir une réglementation claire, dans la logique européenne, qui est venue confirmer la conformité de nos produits". En s’appuyant sur cette nouvelle donne, Alterco veut conquérir 10 à 15 % du marché français du cercueil d’ici à cinq ans, ce qui représenterait un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, avec une trentaine de salariés.

Un cercueil breveté

Pascal Defosse a fondé Alterco aux côtés de Martine Saussol. Leur entreprise est le distributeur exclusif, en France, de la marque australienne de cercueils en carton LifeArt, personnalisables avec des impressions ou avec un placage bois, de quelques millimètres. Ces cercueils sont fabriqués en Angleterre, puis acheminés jusqu’au port Calais, où Alterco dispose d’un entrepôt. Ces produits ont deux particularités. La première, c’est d’être 100 % fabriqués à partir de cartons recyclés. La seconde, c’est de faire l’objet d’un brevet : "Il porte sur la manière dont les panneaux de cartons sont assemblés, ce qui permet de réaliser un cercueil résistant, tout en dissimulant les champs". Alterco les distribue uniquement auprès des pompes funèbres. La jeune entreprise a d’ailleurs décroché en 2021 un client de taille, qui la conforte dans ses ambitions. "Il s’agit d’OGF, qui est le leader du marché, avec plus de 1 000 pompes funèbres en France".

Par ailleurs, le marché est là : la France compte 600 000 morts par an en moyenne, un chiffre qui devrait s’établir à 800 000 dès 2030. Les cercueils d’Alterco représentent une alternative écologique, dans l’air du temps, mais aussi économique. "Il faut compter entre 490 et 700 euros pour un cercueil en carton, ce qui équivaut aux premiers prix des cercueils en bois". Ces cercueils ont aussi l’avantage d’être plus légers, "pesant 10 à 20 kg, contre 35 à 40 kg".

Vers une usine en France

À terme, Alterco aimerait rejoindre les rangs très serrés des fabricants français de cercueils en carton. "Nous voudrions assembler nous-mêmes ces cercueils en France, si possible dans les Hauts-de-France, grâce à une joint-venture ou en fabriquant le produit sous licence. Les discussions sont en cours". En attendant, Alterco a finalisé courant novembre une levée de fonds de 200 000 euros, en amorçage, auprès d’investisseurs privés.

De quoi structurer sa cellule commerciale, avant d’aller plus loin. "Nous envisageons une prochaine levée de fonds de 3 millions d’euros, pour accélérer". Pour le moment à l’équilibre, la société pourrait privilégier son développement à la rentabilité après cette deuxième opération financière. Outre la fabrication de cercueils, Alterco compte lancer d’autres produits, avec toujours un dénominateur commun : les matières recyclées.

Pas-de-Calais # Commerce # Distribution # Services # Création d'entreprise # Innovation # RSE
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise ALTERCO