Si Akira Technologies s’est fait un nom sur les circuits de motos avec des moteurs développés pour son client de la première heure Kawasaki, la société bayonnaise adresse, depuis, des marchés de l’industrie aéronautique et de la défense, en misant notamment sur l’hydrogène. C’est aussi ce qui l’a poussée - dans ses récentes actualités - à s’associer à la nouvelle plateforme de recherches et d’expérimentation TurboLab dédiée aux propulsions hybrides, et portée entre autres par l’école Estia et la Région.
La société bayonnaise (10 M€ de CA en 2022), spécialisée dans le développement et la réalisation de systèmes de conversion d’énergie et de bancs d’essais spéciaux, a donc conçu un tout nouveau moteur à combustion alimenté par de l’hydrogène, qu’elle intègre désormais dans le démonstrateur Cassio de la start-up rochelaise VoltAero (qui a fait entrer Kawasaki à son capital en mai). Cet avion hybride combinant propulsion thermique et électrique, dévoilé fin juin, doit effectuer un premier vol avant la fin de l’année 2023.
Les équipes d’Akira Technologies ont en charge la conception et le développement de la boîte de vitesses du groupe propulsif hybride de Cassio, l’intégration mécanique et les essais au sol, ainsi que les essais et adaptations du moteur thermique Kawasaki et du moteur électrique Safran.
Un banc d’essai unique en Nouvelle-Aquitaine
"Notre spécialité, c’est la combustion essence ou diesel et on voulait diversifier l’activité avec de nouvelles énergies, toujours dans le monde de la combustion", explique Thomas Quirante, responsable projets de la société. Pour cela, l’entreprise de 55 salariés s’est dotée d’un banc d’essai, une "cellule" créée spécialement en six mois, achevée en février 2023 et certifiée par Ariane Group, afin de pouvoir tester des moteurs à combustion hydrogène. Au total, Akira a investi environ 600 000 euros dans l’hydrogène depuis 2020 (recherche et développement, démonstrateurs technologiques…), dont 248 000 euros ont été subventionnés par la Région.
La création de ce banc d’essai, le seul à ce jour en Nouvelle-Aquitaine, a aussitôt entraîné de la demande, explique Dany Alor, responsable hydrogène de l’entreprise. "Nous avions un réel savoir-faire qu’on a réutilisé dans une nouvelle technologie. La preuve que cela marche, c’est que le banc d’essai est occupé à 100 %" depuis son lancement. Des sociétés, frileuses de se lancer dans leurs propres essais pour sonder le terrain, ont ainsi trouvé une solution.
Pour le spécialiste, le développement des moteurs à combustion hydrogène passera toutefois par "le développement des infrastructures et un travail sur le stockage".
Akira Technologies, qui conserve ses activités de préparation de moteurs de motos de course et de production de petite série pour des projets défense, s’étendra bientôt dans un nouveau bâtiment de 2000 m2, à quelques mètres de son siège bayonnais.
